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Iran : Les Six jouent l’apaisement, Téhéran la provoc
22.08.2009

Dans deux semaines, l’AIEA doit publier son prochain rapport sur l’Iran. En l’absence d’une coopération de Téhéran avec cet organisme, on s’achemine vers de nouvelles sanctions. Pour éviter l’escalade, l’AIEA joue la carte de l’apaisement avec des déclarations évoquant une certaine coopération : une autorisation d’inspecter l’usine d’eau lourde d’Arak, qui serait l’« un des sites nucléaires les plus sensibles d’Iran ! »



Dans une semaine se réuniront pour discuter de l’Iran les directeurs politiques des Six c’est-à-dire, les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité plus l’Allemagne. Une semaine plus tard on attend le prochain rapport sur l’état de la coopération entre Téhéran et l’AIEA, rapport qui servira de base aux chefs d’Etat des Six pour étudier les 24 et 25 septembre prochains la nécessité d’adopter de nouvelles sanctions pour contraindre les mollahs à renoncer à l’enrichissement.

Il y a une forte dissension entre ces pays : la Chine, la Russie, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne (5 sur 6) savent que ces sanctions iront à l’encontre de leurs intérêts en Iran. Ils y ont hostiles. Leur espoir de voir s’éloigner le spectre des sanctions est mis à mal par le rappel de l’intransigeance iranienne exprimée par Soltanieh l’ambassadeur iranien auprès de l’AIEA et la volonté affichée de continuer l’enrichissement. Désormais, Il y a aussi la volonté iranienne de provoquer un blocage diplomatique avec le scénario de remise en cause de la légitimité du président… En somme rien qui vaille.

Pour calmer le jeu, ces pays partenaires de l’Iran ont opté pour la diffusion de nouvelles faisant état d’une volonté de coopération des mollahs. C’est ainsi que « certains experts de l’AIEA » ont déclaré que Téhéran avait autorisé les inspecteurs de cet organisme à « se rendre la semaine passée au réacteur controversé d’Arak, l’un des sites nucléaires les plus sensibles d’Iran ». Le problème est que l’AIEA a clos le dossier d’Arak en 2007 après avoir constaté que les mollahs n’avaient pas, contrairement à leur prétention, pu maîtriser la technologie de l’eau lourde sur ce site.

En réponse à ce coup fourré contre la volonté d’amplifier la crise, Téhéran a diffusé via le site Tabnak appartenant à Mohsen Rezaï, le n°2 du Conseil de Discernement de l’Intérêt du Régime, que selon ses mouchards à l’AIEA le prochain rapport ferait état des progrès de l’Iran dans le domaine de l’enrichissement, à savoir « 8000 centrifugeuses en activité et 2000 en cours d’installation » sur le site de Natanz.

Les Six auront beau faire des efforts pour calmer le jeu, Téhéran peut avec peu de moyens (refus de toute inspection depuis 2007 sur le site de Natanz et diffusion des rumeurs anxiogènes) neutraliser ces efforts d’apaisement.


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Divisions au sein des Six :
- Iran : Londres, comme Moscou, ne veut plus de sanctions
- (2 AVRIL 2009)

Nuances d’appréciations nucléaires :
- Iran : Décodages de l’intervention de Bernard Kouchner
- (13 AVRIL 2009)

| Mots Clefs | Nucléaire 2 : AIEA : inspections, actions et rapports |

| Mots Clefs | Décideurs : P5+1 (les Six) |
| Mots Clefs | Enjeux : Intérêts Européens en Iran |
| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Nucléaire : Equipements & Centrales (Bouchehr) |