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Alireza Hosseini Beheshti (le fils de l’ayatollah Beheshti, le fondateur de la milice des universités), un collaborateur de Moussavi, a déclaré qu’il avait remis la liste des « noms de 69 personnes tuées dans les troubles post-électoraux au Parlement Islamique en vue d’une enquête ». Il a aussi précisé que son rapport comprenait les noms d’environ 220 personnes qui ont été placées en détention. Son rapport serait-il un pavé dans la mare du régime qui a toujours reconnu 24 morts seulement ?

On est vraiment loin du compte. Le 13 juin, le régime a donné le coup d’envoi d’une fausse révolution de couleur pour simuler une remise en cause de la légitimité du président, scénario pour décrédibiliser toutes négociations en cours. Sans le vouloir, Téhéran a ouvert la boîte de Pandore : le 15 juin, seulement 48 heures après le lancement de ce projet ambitieux, le peuple était dans les rues pour contester le régime dans sa totalité. Le régime a alors ouvert le feu : dans les trois premiers jours du soulèvement, l’on a atteint les 250 morts et 322 blessés graves, un chiffre qui a augmenté dans une proportion inconnue jusqu’au 25 juin, date à laquelle le régime a maté le soulèvement grâce à plusieurs milliers d’arrestations.

Dès lors, il a commencé à faire réécrire l’histoire de ce soulèvement à sa manière : en situant l’action avant le 15 juin ou après le 25 et en répartissant les morts sur ces deux périodes pourtant calmes. En niant l’existence d’un soulèvement, le régime a aussi nié de facto les dizaines de miliciens qui auraient été tués dans les affrontements. Il n’est pas invraisemblable qu’ils soient parmi les 69 martyrs certifiés du Mouvement Vert.

De fait, ce soi-disant bilan dressé par les soi-disant modérés n’est pas en train de faire évoluer les connaissances sur cette période trouble, mais est en fait en train de figer définitivement le bilan et solder démocratiquement les comptes d’une période qui met mal à l’aise le régime.

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Pour en savoir + :
 Iran : Téhéran impose sa gestion de l’info
 (14 JUILLET 2009)