Accueil > News > La Grippe Aviaire en Iran [ + cartes ]



La Grippe Aviaire en Iran [ + cartes ]
11.10.2005

Les services vétérinaires de la province du Mâzandarân en Iran, via le canal d’un journal local, ont confirmé que le virus de la grippe aviaire était bien présent dans la province ...



Le virus de la Grippe Aviaire, le H5N1, se transmet entre oiseaux sains et oiseaux contaminés principalement par contact direct, notamment avec les sécrétions respiratoires et les déjections des animaux infectés (vivants ou morts), mais aussi de façon indirecte par contact avec des surfaces ou des matières contaminées (par l’intermédiaire de la nourriture, de l’eau, du matériel et des mains ou des vêtements souillés). Les animaux susceptibles de transmettre le H5N1 sont essentiellement des volatiles : principalement les poulets et les canards.

Ce virus hautement pathogène sévit sur un mode endémique depuis près de deux ans dans une dizaine de pays asiatiques où il a été à l’origine, directe ou indirecte, de la mort de 140 millions d’oiseaux domestiques. Ce virus a été décelé ces derniers mois en Sibérie, au Kazakhstan et en Russie. Les services vétérinaires russes vont réaliser aujourd’hui un abattage de 460.000 volailles dans la région de Kourgan de la Sibérie, dernière zone affectée par la grippe aviaire dans ce pays.

Les cartes de migrations aviaires (ci-dessous) font apparaître que les zones actuellement concernées par la grippe aviaire en Sibérie occidentale hébergent des oiseaux qui vont essentiellement passer l’hiver au Proche et au Moyen-Orient. Les trajets de ces oiseaux migrateurs passent par l’Azerbaïdjan, l’Iran, l’Irak, la Géorgie, l’Ukraine ainsi que par quelques pays méditerranéens.

Afin d’endiguer la propagation du virus, il y a des obligations réglementaires en termes de surveillance, de transport, d’échange d’équipements et de limitation de l’accès à des personnes étrangères aux exploitations. La réglementation recommande également aux éleveurs d’éviter toute pratique favorisant la promiscuité entre oiseaux domestiques et oiseaux sauvages comme le nourrissage à l’extérieur. Et il est, bien entendu, obligatoire d’abattre des populations entières de volatiles en cas d’apparition de cas de Grippe Aviaire

En Iran, malgré l’apparition du virus dans la région de Mâzandarân, le régime des mollahs joue l’opacité. Ou bien l’information est tronquée et la population n’est pas consciente du danger. Par exemple, les services vétérinaires de la province du Mâzandarân via le canal d’un journal local ont confirmé que le virus de la grippe aviaire était bien présent dans la province, mais le directeur de ces services a seulement déconseillé l’achat des poulets vivants !

Il n’y a aucun programme sanitaire de surveillance des élevages de volailles et des oiseaux sauvages sous le régime des mollahs. De tels programmes, s’ils sont mis en place depuis plusieurs années, sont efficaces s’ils sont pourvus d’un plan d’urgence en cas de contamination aux niveaux régional ou national. L’absence de telles réglementations sanitaires fait de l’Iran un site à haut risque. Les populations sont menacées par les oiseaux migrateurs sibériens et par l’incapacité du régime des mollahs.

Et la dissimulation des mollahs ainsi que les intérêts personnels de certains d’entre eux qui possèdent des élevages de volailles laissent présager qu’il n’y aura pas non plus un programme d’information destiné aux petits éleveurs et aux consommateurs.

Par ailleurs, le régime n’a pris aucune initiative pour abattre les volailles infectées. De plus, en raison du prix élevé des volailles, bon nombre des Iraniens s’orientent vers le braconnage, ce qui augmente le risque de la contamination humaine.

Le directeur des services de protection de la nature de cette même province a dit quant à lui que l’épidémie risquait d’arriver mais qu’il n’était pas en mesure de le confirmer.

En règle générale, les chiffres admis par les autorités ainsi que les déclarations officielles de la République Islamique ont un contenu politique. On se souvient des chiffres officiels du régime concernant le Sida qui était de l’ordre de 16 cas en 1995 : aujourd’hui on estime le nombre des séropositifs à plus de 100 000 et les prévisions avancent le chiffre alarmant de ½ million pour 2010.

La Grippe Aviaire est déjà présente en Iran et les mollahs n’en soufflent mots. En absence d’un plan d’urgence, ils préfèrent abattre en vitesse les volailles suspectes et les écouler sur le marché national ou dans les pays « amis » voisins.

L’OMS estime que si ce virus infectait l’homme, sa diffusion serait massive et rapide chez les humains et que les pays en première ligne devraient se tenir en état de veille avancée face à ce qui risque de devenir une catastrophe majeure.

- Nous vous conseillons de lire :
- Grippe aviaire - le scénario catastrophe : La France en danger
- Express

Les scientifiques sont unanimes : partie d’Asie, la pandémie, à une échéance peut-être brève, pourrait gagner l’Europe. Il est donc impé- ratif de s’y préparer. Alerte du corps médical et des hôpitaux, stockage des médicaments antiviraux, mise au point d’un vaccin... un plan de lutte national existe. Est-il le meilleur possible ? Examen

Le jingle du journal télévisé de 20 heures retentit. Et les nouvelles tombent, accablantes. Le virus de la grippe se propage à la vitesse de l’éclair dans le nord de la France. Le microbe se révèle particulièrement contagieux. Les morts se comptent maintenant en dizaines de milliers.

Dans les hôpitaux débordés, les brancards s’entassent dans les couloirs. Les habitants qui tentent de fuir la région sont bloqués sur les autoroutes, en pleine tempête de neige. Le scénario catastrophe d’une pandémie grippale est devenu réalité... le temps d’un exercice de simulation organisé par le secrétariat général de la Défense nationale. De ce jeu de rôle rien ou presque n’a filtré. C’était le 30 juin dernier, dans les locaux de l’Ecole militaire, à Paris.

Des représentants de tous les services de l’Etat concernés étaient présents. Mais aussi des experts de la maladie, des responsables de grandes entreprises, des médecins de ville, un pharmacien et de simples citoyens tirés au sort par l’institut de sondage Sofres. Bref, un échantillon de tous les groupes sociaux censés influer sur l’issue de la crise.

Chez les participants, le vrai-faux journal a fait l’effet d’un électrochoc. « Nous étions tous secoués », témoigne l’un d’eux. Les séquences aux urgences étaient d’autant plus convaincantes qu’elles avaient été empruntées à la canicule de l’été 2003 !

En ajoutant des images de naufragés de la route des hivers passés, de pseudo-interviews enregistrées avec la complicité de véritables experts, le tour était joué. « Tout était crédible », juge l’un des scientifiques chargés de répondre, ce jour-là, aux interrogations de la cellule de crise interministérielle.

Jamais la menace de pandémie n’a été aussi concrète qu’aujourd’hui. Le redoutable virus de la grippe du poulet est maintenant aux portes de l’Europe. Longtemps cantonné à l’Asie du Sud-Est, le microbe a été détecté pour la première fois en Russie cet été. Il risque de débarquer en France en voyageant avec les oiseaux migrateurs, qui se rendent dans les pays chauds avant l’hiver (voir l’infographie ci-dessus).

Or ce virus animal peut, à la faveur d’une mutation, devenir contagieux du jour au lendemain chez les humains. Jusqu’ici, ce risque n’était qu’une hypothèse de scientifiques, débattue dans le petit cercle fermé des spécialistes mondiaux de la grippe. Mais le gouvernement français a annoncé, le 30 août, que le pays allait augmenter ses provisions de masques de protection et de médicaments antiviraux, tout en réservant un quota de vaccins auprès des laboratoires pharmaceutiques.

Le défi : prévoir l’imprévisible Tout à coup, les citoyens ont découvert l’existence d’un plan de lutte national, qui n’avait suscité qu’indifférence lors de sa publication, l’an dernier. Dans ce document, l’Institut de veille sanitaire avance, sans frémir, que le bilan pourrait atteindre le chiffre faramineux de 212 500 morts si aucune mesure n’était prise.

Soit 14 fois plus de décès qu’au cours de l’épisode de canicule. Du coup, les esprits s’échauffent. Que se passerait-il si la pandémie se déclenchait aujourd’hui en France ? L’Etat saurait-il faire face ? Faut-il craindre pour sa vie ? Les spécialistes font le point sur l’arsenal dont disposent les autorités sanitaires. Et révèlent de nombreuses zones d’ombre.

Le défi : prévoir l’imprévisible. La pandémie se produira à coup sûr, affirment les scientifiques avec une belle unanimité. Mais personne ne peut prédire quand ni où. Car le virus de la grippe est fantasque : il mute fréquemment. Et quand une souche adaptée à l’homme opère une recombinaison avec une autre d’origine aviaire, le nouveau venu est si différent des précédents qu’il prend en défaut les défenses immunitaires de la population. L’événement s’est produit à trois reprises au siècle dernier, en 1918, en 1957 et en 1968. La principale menace, actuellement, vient du virus H5 N1, qui provoque des hécatombes chez les volailles au Vietnam, au Cambodge, en Thaïlande et en Indonésie. Il a déjà causé le décès de 65 personnes, par contact avec des oiseaux. Le microbe n’a plus qu’à acquérir la capacité de se transmettre d’homme à homme...

Le risque de voir une pandémie désorganiser complètement le pays préoccupe les experts français. Ils ont déjà écrit le scénario de cette pagaille annoncée : le premier porteur du nouveau virus débarque sur le territoire français sans être repéré. Il s’agit d’un passager d’un vol en provenance d’Asie ou peut-être d’un marin au long cours arrivant de la même zone, ou encore d’un chauffeur routier venu d’Europe de l’Est. Sa fièvre est mise sur le compte de la banale grippe saisonnière, qui bat son plein au cœur de l’hiver. Le malade propage largement le virus autour de lui, jusqu’à ce que les médecins s’avisent d’un phénomène anormal.

Trop tard ! Rapidement, les hôpitaux manquent de lits pour isoler les patients les plus gravement atteints. Le seul médicament potentiellement efficace, l’antiviral Tamiflu (laboratoire Roche), est en rupture de stock. Les rares boîtes s’échangent au prix fort sous le manteau. De nombreux actifs, alités, ne peuvent plus se rendre à leur travail. Leurs collègues bien portants, eux, restent terrés à la maison, par peur de la contagion. Dans les centrales nucléaires, certains réacteurs doivent être arrêtés, faute d’effectifs suffisants pour assurer la sécurité. L’électricité doit bientôt être rationnée. Puis c’est le tour de l’eau potable...

Il suffirait pourtant d’un peu de chance et, surtout, d’un gros effort de planification pour que le pire soit évité. Dans un monde idéal, la pandémie se déroulerait en deux vagues successives, séparées par une période d’accalmie. Au cours du siècle passé, ce fut le cas deux fois sur trois. Lors de la phase initiale, le virus est modérément agressif. L’épidémie reste donc sous contrôle. Pendant ce temps, les laboratoires pharmaceutiques préparent un vaccin à base du nouveau microbe. Délai minimal : de quatre à six mois.

Quand la grippe frappe le pays pour la deuxième fois, l’injection est prête et la population peut donc être protégée. Pour gagner cette course contre la montre, le gouvernement a centré son plan de lutte sur un objectif : « Freiner autant que possible la diffusion du virus. » Ecoles et crèches ferment donc leurs portes. Les concerts, les matchs de foot et autres grands rassemblements d’humains sont annulés. Les usagers des transports en commun portent des masques. Les malades dont la vie n’est pas en danger font preuve de civisme en restant chez eux, à l’isolement.

Sur le papier, le plan français soutient la comparaison avec le dispositif d’autres pays occidentaux. A Malte, où se tenait début septembre la Conférence européenne sur la grippe, chacun se vantait pourtant d’avoir rendu une copie meilleure que celle du voisin... Concernant les médicaments antiviraux, le stock national doit être porté à 14 millions de traitements d’ici à la fin de l’année, soit la quantité nécessaire pour couvrir un quart de la population de l’Hexagone. Seuls les Canadiens sont mieux lotis, avec une réserve de Tamiflu pour 1 habitant sur 2.

Mais la surenchère porte surtout sur le futur vaccin, présenté comme l’arme absolue. « Notre objectif est d’en fournir un par personne », déclarait ainsi, à Malte, la représentante de l’Agence canadienne de santé publique. La France ne pouvait pas faire moins. Dans un entretien avec L’Express, Didier Houssin, délégué interministériel contre la grippe, estime que « chacun doit pouvoir être protégé par la vaccination ». Et de préciser : « Le principe de précaution prime sur la question du coût. » Sauf que les usines existantes n’ont pas la taille suffisante pour fournir toutes les injections promises ! Toutefois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a bon espoir de convaincre les fabricants d’augmenter leurs capacités. Elle encourage ardemment tous les pays à vacciner davantage de personnes contre la grippe saisonnière classique pour doper le marché.

Soucis financiers et casse-tête logistiques Et si le virus pointait son nez en France dès cet hiver ? Il y aurait du souci à se faire, reconnaissent les autorités. Car le plan n’entre pas dans les détails. Les 700 médecins généralistes du réseau d’alerte Grog (groupe régional d’observation de la grippe), par exemple, n’ont pas reçu de masques de protection, alors qu’ils seront en première ligne au démarrage d’une pandémie.

Ces praticiens de ville sont en effet chargés de prélever les échantillons nécessaires à l’identification d’un nouveau virus. Ils se rendent au domicile des cas suspects et effectuent le prélèvement par le nez, à l’aide d’un Coton-Tige. Un geste à haut risque. « Les masques coûtent plus de 50 centimes pièce, indique le Dr Anne Mosnier, coordinatrice nationale. Nous cherchons encore le financement correspondant. »

Au CHU de Nice, les soucis du chef du service des maladies infectieuses ne sont pas d’ordre financier. Le plan prévoit d’isoler les grippés des autres malades au sein des hôpitaux, en pariant qu’ils feront preuve de bonne volonté. « Comment convaincre les récalcitrants ? » s’interroge le Pr Pierre Dellamonica. Le médecin garde un mauvais souvenir du séjour d’un patient indiscipliné au cours de l’épidémie de pneumopathie atypique. Suspecté d’être atteint par le Sras, ce Français avait été hospitalisé pendant quatre jours à son retour de Hongkong. L’homme déambulait dans les couloirs sans se soucier un instant du fait qu’il mettait en péril la santé de ses voisins.

Parmi les casse-tête à résoudre, il reste aussi la question de la distribution du Tamiflu. Pour des raisons de coût et de conservation, le médicament est stocké sous forme de poudre en vrac. Comment le conditionner en doses individuelles le jour J ? A l’occasion de la conférence de Malte, le fabricant a projeté un film pédagogique montrant que son produit est aussi facile à utiliser que du Nesquik : versez la poudre dans une bassine d’eau, touillez... C’est prêt !

Mais la solution pour remettre les flacons en main propre sans créer de longues files d’attente propices à la contagion est encore à inventer... Et, s’il y a pénurie d’antiviraux, le problème ne sera plus seulement logistique. Les malades les plus gravement atteints seront traités en priorité. Pour les autres, comment arbitrer de façon équitable ? « Les laissés-pour-compte vont protester : pourquoi Untel bénéficie-t-il de médicaments et pas moi ? Ma vie vaut bien la sienne ! » anticipe Bruno Lina, virologue au centre de référence de la grippe à Lyon.

Prochainement, un grand exercice européen de simulation d’une pandémie devrait être organisé, à l’initiative de la Commission européenne. A l’échelle des 25 pays membres, le test réservera sans doute bien d’autres surprises.