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Iran : L’obsolescence des intimidations contre les mollahs
29.05.2009

Il y a une semaine, on évoquait une implication du Hezbollah dans l’assassinat de Rafic Hariri sans évoquer le nom de l’Iran visé par ricochet. L’intimidation n’a pas provoqué un assouplissement de la part des mollahs. Cette semaine, on évoque l’ouverture d’une nouvelle enquête dans l’attentat de 1994 contre la mutuelle juive AMIA à Buenos Aires où le Hezbollah et le régime des mollahs sont visés beaucoup plus explicitement.



Le dimanche 24 mai à Téhéran, Ahmadinejad acceptait le principe de la participation des officiels américains aux prochaines sessions des rencontres Iran-Afghanistan-Pakistan. Mais dès le lendemain, il convoquait une conférence de presse internationale avec tous les journalistes étrangers présents en Iran pour dire qu’il ne discuterait plus jamais du dossier nucléaire dans ses éventuelles rencontres avec les Américains ou encore avec les Six.

Ce refus n’a pas déclenché une salve de menaces américaines de nouvelles sanctions à son encontre : Washington n’a rien, mais bizarrement un de ses alliés, l’Argentine, a annoncé le 27 mai la réouverture d’une nouvelle enquête contre un suspect clef dans l’attentat contre la mutuelle juive AMIA à Buenos Aires que l’on attribue au Hezbollah agissant pour le compte du régime des mollahs.

L’approche est particulière puisque la nouvelle enquête ne vise pas les mollahs ou leurs agents du Hezbollah, mais l’un des suspects argentins de cet attentat : un certain Carlos Telleldin, accusé d’avoir préparé la camionnette remplie d’explosifs. Lors du premier procès en 2004, son témoignage recueilli en 1995 n’avait pas été retenu par les juges car il avait été obtenu moyennant une récompense de 400.000 dollars remise par le juge d’instruction Juan José Galeano alors en charge de l’enquête. Le suspect avait été relaxé.

En décidant de prendre en compte son témoignage, la Cour suprême argentine relance l’enquête générale qui établit déjà des liens clairs avec l’ambassade du régime des mollahs à Buenos Aires. C’est le début d’une procédure qui vise Rafsandjani, le patron occulte du régime, l’accusé n°1 de cette affaire, déjà sous mandat d’arrêt international pour cette affaire et déjà pressenti pour être placé sous notice rouge ou avis international de recherche et d’arrestation en vue de son extradition vers l’Argentine afin d’y être jugé ! On ne comprend donc pas la nécessité de l’ouverture d’une nouvelle enquête à moins que cela ne sous-entende une nouvelle issue pour cette affaire.

Bien plus qu’une tentative d’intimidation, nous sommes là en face d’une promesse d’acquittement pour Rafsandjani qui est privé d’un rôle international du fait du mandat d’arrêt qui le vise.

Il y a une semaine, pour intimider les mollahs avant l’arrivée à Téhéran des émissaires afghan et pakistanais, le Spiegel publiait un article évoquant l’implication du Hezbollah dans l’assassinat de Rafic Hariri. Sans citer Téhéran, l’article parlait d’une accusation grave qui aurait remis en cause l’avenir du Hezbollah et donc l’avenir du rôle régional des mollahs, fer de lance de leur diplomatie de nuisance anti-américaine.

Cette promesse implicite de nuire au Hezbollah n’a pas empêché les mollahs d’affirmer leur hostilité à tout dialogue sur le nucléaire après le départ des émissaires de Washington. L’intimidation n’ayant pas fonctionné, on change son fusil d’épaule pour évoquer implicitement la promesse d’un pardon pour le patron occulte du régime.

Cette nouvelle approche conciliante ne risque guère de faire bouger Rafsandjani car ce dernier juge de toute façon invraisemblable l’hypothèse que l’on l’arrête pour le juger pour crime contre l’humanité en Argentine car cette arrestation sonnerait le glas d’une entente avec les Pasdaran impliqués profondément dans cet attentat. L’hypothèse est absurde en soi tant que les Etats-Unis souhaitent une entente avec les mollahs et dans le cas contraire (si Washington choisissait d’aider les Iraniens à renverser les mollahs), la question ne se poserait plus.

L’absurdité de la récompense proposée à la place des compensations régionales demandées par Téhéran en échange d’une entente est la preuve de l’échec de la procédure d’entente, la promesse d’un changement inéluctable.


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