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Iran : Méthode américaine pour dépasser le refus des mollahs
26.03.2009

Le diplomate Christopher Hill désigné par Obama comme nouvel ambassadeur à Bagdad a expliqué à la commission des Affaires étrangères du Sénat que « le vrai problème dans la région pour l’Irak restait son voisin, l’Iran » qui se « mêle des affaires internes » de ce pays. Selon Hill, dans l’intérêt de l’Irak, il serait donc « nécessaire de dialoguer avec les diplomates iraniens ». Bien plus qu’une nécessité pour l’Irak, il s’agit en fait de justifier la poursuite d’un dialogue qui ne rencontre aucun succès auprès des mollahs.



Depuis son élection, Barack Obama a fait plusieurs offres de dialogue immédiat et sans conditions préalables qui ont toutes été refusées par Téhéran. Ces refus sont mal perçus par l’opinion américaine qui pourrait réclamer de nouvelles sanctions contre l’Iran. Or, l’objectif des Américains n’est pas de prendre les mollahs en flagrant délit de provocation, mais de parvenir à les attirer à une table de négociation : il faut entamer le dialogue qui de facto leur imposera un devoir d’apaisement et de compromis sur tous les sujets qui opposent Téhéran à Washington. Ce que les mollahs ne peuvent accepter : ils marchent en permanence sur les lignes rouges pour rester un facteur de trouble dans la région en particulier au Moyen-Orient, faire un compromis serait l’équivalent d’une capitulation.

C’est ce que cherche l’administration Obama en parlant en faveur d’un dialogue, quelle que soit la teneur de la réponse négative de Téhéran. Il veut faire capituler les mollahs pour en faire des alliés soumis ; conditions sine qua non pour accéder à l’Asie Centrale et soustraire cette région gazière du giron Russe et Chinoise. Il faut donc sans cesse réalimenter l’opinion avec des raisons qui expliqueraient cette volonté de dialogue, sans quoi le peuple américain penserait qu’Obama est un incapable et lui demanderait de sévir contre les mollahs. Il vient d’ailleurs d’être critiqué pour ses vœux qui n’ont pas débloqué la situation.

Pour justifier l’absence de sanctions face à ces refus répétitifs et aussi la poursuite de leur stratégie, les Etats-Unis évoquent des nécessités politiquement correctes comme la « stabilité de l’Afghanistan » ou la « sécurité de l’Irak ». Notons que l’on ne parle jamais de consulter les mollahs sur le Liban, pays pourtant où ils ont une grande influence, car l’objet des assiduités d’Obama n’est pas le dialogue en général pour un marchandage avec les mollahs, mais un moyen pour les piéger et les contraindre à des compromis (pro-américains).

Puisque actuellement l’effort de justifier le dialogue en prenant comme prétexte l’Afghanistan est en train d’échouer, on repart à l’assaut du refus des mollahs avec « le dialogue nécessaire sur l’Irak » !

Ce n’est pas nouveau, Cette politique et le discours qui va avec datent de l’ère Bush. On a longtemps évoqué un certain rôle négatif des mollahs en Irak et l’on frôlait l’hypothèse d’une riposte militaire. Pourtant, à cette époque, on n’a jamais vu les Américains franchir la ligne pour accuser franchement les mollahs alors que ces derniers finançaient tous les groupes terroristes. L’objectif a toujours été de les attirer dans le dialogue pour les amener à s’engager sur le chemin des compromis puis de la capitulation.

Le plus hallucinant est la pérennité du discours malgré un changement drastique puisque aujourd’hui la capacité de nuisance des mollahs est devenue presque nulle ; selon le Général Perkins, le nombre des attentats a été divisé par 13 depuis 2003. Il s’agit donc d’une rhétorique invariable pour justifier auprès de l’opinion la pertinence et la nécessité d’un dialogue avec l’Iran ! Cependant, pour éviter que l’on frôle à nouveau l’hypothèse d’une riposte militaire, on parle désormais d’une influence spirituelle iranienne parfois incompatible avec la souveraineté irakienne, rien qui ne puisse s’arranger avec le dialogue.

La pérennité n’est pas uniquement dans le discours officiel en faveur du dialogue malgré les provocations d’en face, mais aussi dans les médias de sa diffusion : il s’agit toujours de l’expertise d’un subalterne devant des journalistes ou mieux encore devant la commission des affaires étrangères du Sénat.

La méthode est parfaitement au point et elle fonctionne grâce à des relais dans la presse et les think tanks, à défaut d’une méthode infaillible contre les mollahs !

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