Normalement, les Etats qui répriment les journalistes, ne profitent pas d’une actualité défavorable pour reconnaître leur tort : c’est ce qui distingue le régime des mollahs de tous les Etats liberticides. Cela est aussi dû à la personnalité de Hossein Derakhshan, le bloggeur iranien présenté par RSF comme un héros et le « père du blogging en Iran ».

En fait, Derakhshan qui est également soutenu par la reine des faux opposants Shirin Ebadi, est connu parmi les bloggeurs iraniens en exil non pas comme le héros décrit par RSF, mais comme un mouchard envoyé par Téhéran pour les ficher afin de bloquer l’accès à leur sites en Iran.

Nous avons été parmi les premiers à dénoncer ce faux jeton, mais cela n’a pas interféré dans la conduite de RSF qui est activement engagé dans la promotion de tous les faux dissidents iraniens qui prétendent que le régime des mollahs a une base démocratique.

Cependant, si RSF a fait semblant d’être sourd à nos remarques, aujourd’hui Derakhshan est plutôt grillé dans son rôle de dissident. C’est pourquoi il a été « arrêté » pour être victimisé et lavé des accusations qui pèsent sur lui.

Son arrestation a eu lieu en novembre, mais elle avait soulevé des tollés chez des personnages influents du web. Le régime avait alors cherché à relancer la rumeur par un autre moyen : les médias soi-disant dissidents avaient annoncé pendant la crise avec le Bazar, l’arrestation d’un commerçant Bahaï qui s’appelait également et comme par hasard Hossein Derakhshan !

La situation des Bahaïs est critique et le régime espérait lancer une rumeur qui déclencherait des recherches sur google, recherches qui pointeraient toutes le vrai Hossein Derakhshan, le blogger, l’autre étant un pur produit de l’imagination du régime. Ce coup a été un flop. Le régime a donc gardé son pensionnaire bien au chaud pour retenter un come-back médiatique à un moment opportun.

C’est ce qui explique la déclaration inopportune du régime qui reconnaît la détention de Derakhshan le jour même où RSF publie un rapport sur le mauvais traitement infligé à des bloggeurs à travers le monde.

Téhéran espère que cette publicité permettra de faire taire les accusations contre ce pion très utile qui a su tisser un important réseau dans les milieux influents du net. Lavé de tout soupçon, il pourra donc reprendre le service dans son lobbying branché en faveur du régime.

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