Iran Resist - Irak : Les mollahs revendiquent un lien avec la chaussure anti-Bush

Irak : Les mollahs revendiquent un lien avec la chaussure anti-Bush
19.12.2008

En jetant ses chaussures à la tête de George Bush, par ce geste râleur, mais non meurtrier, Montazer Al Zeydi est devenu une sorte d’entarteur , suscitant une admiration générale qui va au-delà de l’Irak. Vu le danger qu’il encourait (bien plus qu’un coup de poing de BHL), Montazer Al Zeydi, dont le prénom très approprié signifie « celui qui attend, le guetteur » a donc accédé instantanément au rang du héros. Désormais chacun veut récupérer ce héros au prénom très approprié. Les derniers en lice sont les mollahs.

Pourtant, bien que Montazer soit un irakien chiite, dans un premier temps, le régime des mollahs n’a pas sauté sur l’occasion pour revendiquer ce héros. C’est bête car il aurait pu prétendre que son nom évoquait poétiquement l’attente du retour de l’imam caché. Cette poésie a laissé Téhéran indifférent, plus occupé à ce moment-là couvrir d’insultes Sarkozy. Seul le ministre iranien des affaires étrangères y a vu le signe d’un désaveu de la politique américaine au Moyen-Orient. Il est possible aussi que le régime ne voulait pas encourager les Iraniens à imiter le guetteur irakien.

Cette molle indifférence a changé quand, un journaliste de l’agence américaine de l’Associated Press a eu l’idée bizarre d’affirmer par la voix de Durgham, l’un des 3 frères du guetteur, que le nouveau héros des Irakiens détestait autant l’Amérique qui a envahi son pays que l’Iran qui finance l’insécurité et le terrorisme.

C’est une déclaration diffamatoire pour un régime qui se dit engagé au côté de la rue arabe pour défendre les musulmans contre Bush. Téhéran a donc réagi en criant au mensonge. Pour réparer les dommages, l’agence de presse FARS a publié un article qui pousse le bouchon un peu trop loin.

Sur la foi des déclarations d’Uday, le frère aîné du héros, il y est prétendu que personne de cette famille n’a jamais parlé en mal de l’Iran car tous les membres de cette famille -et surtout le héros- sont des chiites pro-iraniens ! On voit venir la bonne nouvelle : le héros de la rue arabe serait un partisan du régime des mollahs.

L’affaire tombe au moment où Bush a réuni ses alliés arabes pour leur demander des sanctions contre Téhéran. Les mollahs connus pour leur opportunisme arrivent tardivement, mais pour revendiquer la paternité de geste devenu entre temps très populaire afin de mettre la rue arabe dans leur poche au moment où ils en ont besoin pour continuer leur aventurisme nucléaire.

Il y a 2 objections majeures à cette affirmation : Le héros de la rue arabe a lancé ses chaussures en évoquant clairement l’Irak et les Irakiens et non l’Islam et les musulmans. Par ailleurs, si Montazer (et sa famille) avaient été des chiites pro mollah, c’est-à-dire des partisans de Moqtada Sadr, Téhéran et l’armée du Mahdi de Moqtada Sadr auraient réagi spontanément et violemment et non pas avec autant de retard et si discrètement par peur d’être contredits par ce héros insoumis (qui a publiquement refusé le soutien de l’avocat de Saddam).

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