La première raison tient au choix de Tertrais, ce type a multiplié des interventions pour expliquer que Bush allait bombarder l’Iran, et ce sans à aucun moment évoquer les enjeux géopolitiques historiques et actuels de la région, enjeux qui contredisent une intervention militaire américaine en Iran.

Au lieu de faire une analyse sérieuse des faits de l’actualité qui lui aurait permis de confirmer cette conclusion, il a sans cesse affirmé le contraire aussi bien à la télévision, dans ses articles, dans un chat organisé par le Monde que dans son livre au titre tape-à-l’œil : « Iran, la prochaine guerre ».

On est aujourd’hui au-delà des dates qu’il avait données (la seconde moitié de 2008) et tout au long de ce débat et dans sa conclusion finale, il ne cesse de reparler de l’option militaire afin de réactualiser ces dates et ainsi sauver sa pauvre carrière de soi-disant expert.

En face de lui, Tertrais a un parfait inconnu américain au parcours en zigzag, auteur malin de textes d’espionnages qui se dit l’ex-patron de la CIA au Moyen-Orient. Ce type qui ne connaît strictement rien à l’Iran et encore moins sur le régime des mollahs et ses protagonistes a dernièrement publié un livre d’expert où il propose des pistes soi-disant réalistes pour une réconciliation avec les mêmes protagonistes.

C’est là la seconde raison de la médiocrité de ce débat : Baer ne répond pas à Tertrais, il fait simplement la promo de son livre et ce indépendamment des évènements qui se sont déroulés ces derniers jours depuis la publication de ce livre.

Il y a d’un côté les refus iraniens de reprise de dialogue, notamment celui de Rafsandjani qui est le véritable patron du régime, mais aussi il y a le démantèlement du Jundallah, ces sunnites extrémistes baloutches que Baer compte équiper de 1000 stingers pour faire plier les mollahs. C’est un débat périmé avant sa publication.