Autre revers pour Téhéran, l’accord a été adopté suite à un avis positif de l’ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité religieuse chiite d’Irak, bien plus écouté que Moqtada Sadr, le pion des mollahs, qui s’y opposait pour le compte de Téhéran.

C’est un gouvernement irakien restreint (28 ministres présents sur 38) qui a réussi à adopter la loi avec une courte majorité des deux-tiers+1. C’est une cascade de revers pour le rôle régional des mollahs car l’accord offre un cadre juridique à la présence des soldats américains à l’expiration, le 31 décembre, du mandat de l’ONU sous lequel ils opéraient. Leur mandat est rallongé : ils pourront rester jusqu’en 2011 et en plus les Américains auront le droit de disposer de nouvelles bases dans ce pays, bases qui pourraient sans doute faire l’objet d’un autre accord en 2012.

Très éprouvé par cette mauvaise nouvelle, Téhéran a sorti Moqtada Sadr de son sommeil médiatique pour annoncer la formation au sein de l’armée de Mahdi de nouvelles brigades armées appelées « Yom al Mo’oud » (ou le jour promis), brigades qui auront pour mission de reprendre la lutte armée contre les troupes américaines.

Cette promesse sera cependant difficile à tenir car Sadr City est aujourd’hui pacifiée et sous contrôle de l’armée irakienne. De plus le régime des mollahs est très endetté et à court de vrais dollars pour subvenir à ce nouvel effort de guerre. C’est une triple défaite pour les mollahs : le leadership religieux de leur pion Moqtada Sadr est contesté par l’intervention de Sistani, leur influence politique sur les ministres chiites est donc contestée et surtout ils perdent un moyen de pression sur les Américains pour obtenir une reconnaissance de leur rôle régional réel.

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