Accueil > News > Iran : Reprise forcée du dialogue avec Washington | +225 pendaisons depuis (...)



Iran : Reprise forcée du dialogue avec Washington | +225 pendaisons depuis 01.01.2008
17.10.2008

Sous le régime des mollahs, les médias ne diffusent l’identité complète des personnes pendues que dans le cas où l’affaire représente un aspect politique. Cette semaine, les médias ont évoqué une pendaison anonyme à Ispahan (Omid Kh) et trois autres pendaisons dont les victimes ont été nommées [1]. Shahram Eyvani, Ramezan Rafei et Sassan Dogoshkani et plusieurs autres iraniens sont morts en toile de fond des manœuvres irano-américaines pour aboutir à une entente impossible.



L’administration Bush a besoin d’une entente avec les mollahs pour assurer les intérêts économiques des Etats-Unis, mais aussi besoin de cette victoire pour rehausser l’image des républicains afin d’aider l’élection de McCain.

Les mollahs entendent exploiter ce besoin qu’ils assimilent à une faiblesse pour imposer aux Américains une entente profitable à leur régime et leurs alliés libanais. C’est pourquoi, ils refusent toutes les offres à la Libyenne de Washington en harcelant l’administration Bush sur le terrain irakien.

En réponse Washington finance deux groupes séparatistes, le PKK kurde et le Jandallah baloutche, dont chaque offensive est suivie d’un geste d’apaisement américain, geste refusé par Téhéran qui relance ainsi le processus. Les trois pendaisons de Zahedan s’inscrivent dans cette spirale infernale qui est entrée dans sa phase finale il y a deux mois et demi.

Fin août, l’administration Bush a mis fin à ces opérations sur les deux fronts (kurde & baloutche) afin d’inciter Téhéran à s’asseoir à la table des négociations bilatérales à Bagdad pour conclure l’entente. Pour plaire aux mollahs, les Américains ont même lâché leur autre groupe de pression l’OMPI.

Pour s’assurer de la fiabilité de cette triple initiative américaine, le régime des mollahs a pendu trois prisonniers du Jundallah, et sur ordre de Washington ce mouvement n’a pas réagi en tuant des otages Pasdaran qu’il détenait. Après ce silence approbateur, Téhéran avait fait savoir qu’il accepterait de reprendre le dialogue avec Washington si une invitation lui était lancée par les officiels irakiens. Cette invitation a été lancée par les Irakiens, mais en même temps que la proposition américaine d’une entente à la Libyenne. Téhéran a refusé.

Washington est alors repassé à l’offensive en réactivant ses deux groupes séparatistes (PKK et Jundallah) tout en faisant un geste d’apaisement en demandant au Jundallah de libérer l’un des 5 otages rescapés du groupe des 16 Pasdaran capturés en juin dernier. Ces hostilités qui sont devenues la toile de fond sur les deux derniers mois auraient fait une dizaine de morts PKK au Kurdistan et une centaine de morts des deux côtés au Baloutchistan (les nouvelles sont arrivées tardivement cette semaine).

Presque au même moment, Washington a imposé l’adoption d’une nouvelle résolution en renonçant à de nouvelles sanctions : la nouvelle résolution a permis au Congrès de faire adopter une nouvelle série de sanctions unilatérales, geste hostile que Washington a accompagné d’un nouveau geste d’apaisement : la proposition d’ouvrir un bureau d’initiative privée pour promouvoir le dialogue avec l’Iran. La libération de l’otage a été bien accueillie à Téhéran, mais les mollahs n’ont guère apprécié l’ouverture d’un bureau privé à la place de la promesse d’un rétablissement officiel des relations diplomatiques. Téhéran a alors oublié les efforts américains et l’invitation lancée par les politiciens irakiens et il a adopté à nouveau une attitude très hostile envers les Américains notamment en Irak et dans le Caucase (les deux sont adeptes de la méthode « provocation + main tendue »).

En réponse à cette mauvaise volonté des mollahs, Washington est reparti en guerre. Washington a laissé entendre qu’une entente serait possible avec les Talibans, ce qui rend l’entente avec Téhéran sans intérêt. Il a aussi liquidé un dirigeant de la milice Sadriste en Irak, renforcé sa guérilla Kurde et demandé au Jundallah de frapper fort en exécutant les 4 derniers otages des Pasdaran et le lundi 13, via le général Raymond Odierno, commandant des forces internationales en Irak, il a accusé Téhéran d’ingérence dans les affaires de l’Irak (obstacle plausible à toute entente). Ces propos n’ont pas fait réagir le gouvernement irakien, complice sur commande de l’administration Bush.

Ce dernier stratagème accompagné de la menace d’une entente avec les Talibans a fonctionné puisque le mardi 14 Téhéran a décidé de faire savoir qu’il restait ouvert à une reprise du dialogue, si une demande lui parvenait du gouvernement irakien. Le mercredi 15, le gouvernement irakien a critiqué les déclarations du général Raymond Odierno, ôtant ainsi l’obstacle à une reprise du dialogue.

Mais le mardi 15, Téhéran a néanmoins fait pendre trois prisonniers du Jundallah en réponse à l’exécution de ses otages, et fait bombarder de larges zones civiles au Baloutchistan où d’autres Iraniens ont trouvé la mort dans une totale indifférence de la communauté internationale et des soi-disant hommes de paix (Annan, Jospin…) réunis en Iran.


© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Pour en savoir + sur la situation :
- Iran-Irak : Analyse globale des relations irano-américaines
- (10 Avril 2008)

Pour en savoir + sur le Jundallah :
- Iran : Le Jundallah lance un nouvel ultimatum aux mollahs
- (25 JUIN 2008)

| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes |

| Mots Clefs | Décideurs : Politiciens Irakiens |

| Mots Clefs | Violence : Baloutchestan (Sistan & Baloutchistan) |

[1Pendaisons | Ces 4 pendaisons portent à 225 le nombre des pendus connus en Iran depuis le début de l’année 2008.
| Recherche Par Mots Clefs | Fléaux : Pendaisons |