Le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, Saïd Jalili, a adressé une lettre à Javier Solana, haut représentant européen pour la politique étrangère, pour se plaindre de l’interruption par les Six du fil des discussions prometteuses de Genève entamées en juillet dernier avec l’Iran. Téhéran précise que le sujet de ces discussions était une étude comparative de l’offre incitative des Six et la contre-proposition iranienne, et exprime le désir d’offrir une réponse claire aux questions restées en suspens !

Cependant, Téhéran oublie de préciser que ces discussions ont eu lieu le 19 juillet avec la présence inédite d’un haut représentant de la diplomatie américaine, présence qui était alors interprétée comme un prélude à des négociations bilatérales directes entre les deux parties.

Cette sortie épistolaire est un ballon de sondage : Téhéran relance indirectement Washington et lui montre une piste pour une discussion directe, une discussion autour d’un compromis où il pourrait faire valoir sa nouvelle proposition sur un droit à l’enrichissement en échange d’un gel définitif des sanctions imposées par les Etats-Unis.

Téhéran aurait pu profiter de cette nouvelle résolution neutre pour se faire un temps oublier ; il préfère aller chercher l’administration Bush. Le régime des mollahs a pleinement conscience que s’il peut espérer une entente, elle ne serait possible qu’avec l’administration Bush qui est en fin de mandat et a besoin au moins d’une victoire pacifique dans un de ses trois dossiers majeurs (Afghanistan, Irak, nucléaire iranien) pour rehausser l’image des républicains afin de faire élire un des siens à sa succession.

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