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Iran : à j-28, Téhéran domine Washington
06.10.2008

Il y a plus de 4 mois, Washington évoquait l’ouverture à Téhéran d’un bureau des intérêts américains, ouverture qui est considérée comme une reconnaissance diplomatique du régime des mollahs, indispensable étape avant une entente. Mais à la dernière minute, Washington a remplacé ce projet par une autorisation accordée au principal lobbyiste des mollahs d’ouvrir un bureau à Téhéran. Le régime des mollahs n’a pas apprécié. Il vient de franchir un pas de plus dans la protestation.



Après l’annonce d’ouverture à Téhéran d’un bureau de son propre larbin, le lobbyiste Amir-Ahmadi, le régime a d’abord rappelé ses revendications via une offre de suspension conditionnelle de ses activités nucléaires : la levée des sanctions américaines à son encontre et le droit à l’enrichissement. Washington n’a pas répondu à cette demande indirecte. Téhéran a envoyé un second signal indirect à Washington en affichant une concordance de vue avec Moscou notamment à propos de l’inaccessibilité des richesses pétrolières de l’Asie Centrale. Washington n’a toujours rien dit : Téhéran a envoyé un troisième signal indirect à l’administration Bush en évoquant la possibilité de contribuer à l’insécurité en Irak, un autre thème très défavorable à McCain. Toujours rien à Washington.

Face à ce mutisme, signe d’une impréparation de l’administration Bush à cette combativité des mollahs, Téhéran a enfin envoyé un signal direct à Washington en faisant savoir qu’il ne prendrait même pas la peine d’étudier la demande d’ouverture d’un bureau pour un intermédiaire, signe du mépris de l’administration Bush pour le peuple iranien.

L’annonce a été faite par Boroujerdi le chef de la commission des affaires étrangères du Parlement Islamique, c’est-à-dire par un personnage de peu d’importance dans la pyramide décisionnaire, signe d’un mépris de Téhéran pour le choix fait par les Américains de remplacer l’ouverture d’un bureau officiel par un placebo. Quelques heures après cette déclaration, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice déclara que l’administration Bush envisageait toujours d’établir une présence diplomatique en Iran.

En remplaçant l’ouverture de ce bureau par un placebo, Washington espérait mettre sous pression Téhéran, car si l’administration Bush a besoin de cette entente pour booster la campagne morose de McCain, Téhéran a aussi besoin de conclure ce deal avant l’arrivée du prochain président qui ne sera pas pressé par un manque de délai. Mais les mollahs qui ont beaucoup à perdre dans le deal s’il n’est pas conçu dans le sens de leurs intérêts, ont tenu tête et c’est l’administration Bush qui cède, prouvant par là l’importance qu’elle attache à cette entente, et son importance pour les républicains.

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| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |

| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les relations avec les USA & Négociations directes |

| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |

| Mots Clefs | Décideurs : Condoleezza Rice |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |