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Selon Ahmadinejad, tout en continuant sa politique anti-Israélienne et ses activités nucléaires, Téhéran pourrait privilégier le dialogue, si l’Amérique (Bush ou son successeur) changeait d’attitude pour se montrer « équitable et respectueuse » vis-à-vis de l’Iran, mais aussi vis-à-vis de l’Irak, de l’Afghanistan ou encore de la Palestine (Israël) !

Que l’Amérique change de comportement pour permettre un dialogue direct pour élaborer une entente bilatérale : ce discours n’est pas nouveau, il a fait son apparition en juillet 2008. Ce discours avait intéressé l’administration Bush, mais alarmé les alliés du régime. L’élément nouveau est la référence régionale : Téhéran réajuste son discours pour le rendre plus pertinent.

Très récemment, le n°2 d’Al Qaeda avait critiqué les mollahs pour leur désintérêt pour le jihad en Afghanistan. Téhéran affiche son intérêt, il évoque aussi l’Irak et la Palestine, n’hésitant pas à les citer comme trois peuples qui ont défait l’armée des Etats-Unis ou de ses alliés. Le régime des mollahs se pose ainsi en leader régional pour exiger par mesure d’équité une reconnaissance respectueuse de ce rôle régional !

C’est un nouveau refus d’une solution à la libyenne qui reste à ce jour la seule proposition ferme de Washington. C’est pour donner de la vigueur à ce refus qu’Ahmadinejad a insisté sur la poursuite des activités nucléaires iraniennes ou le renforcement de sa politique anti-israélienne. Dans ce domaine, il a évoqué un projet de référendum en Palestine qu’il compte proposer pendant son discours à la tribune de l’ONU.

L’offre renouvelée de dialogue du régime des mollahs n’est donc pas une ouverture d’un Etat qui s’avouerait vaincu, mais un coup de poker d’un régime affaibli mais qui a détecté un point faible chez ses adversaires américains : le besoin de conclure une entente en très peu de temps (avant l’élection américaine en novembre 2008).

Après avoir donné sa définition du respect et de l’équité, Ahmadinejad s’est dit disposé à débattre de tout avec les deux candidats américains comme il avait déjà proposé de le faire avec Bush. Plus qu’une vraie offre de dialogue, c’est encore un autre coup de poker pour s’immiscer dans la campagne américaine pour mettre sous pression ses deux adversaires : le parti républicain et le parti démocrate.

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