Iran Resist - Iran : La semaine en images n°30

Iran : La semaine en images n°30
14.09.2008

La semaine a été rude en Iran : au sud du pays, à Hormozgan, un tremblement de terre a détruit 200 hameaux et fait des dizaines de victimes et au centre, des inondations instantanées ont emporté 50 maisons, tuant sur leur passage 1030 bovins et 19 humains. Comme chaque semaine, nous publions dans ce rendez-vous hebdomadaire les photos de presse, pour vous exposer le regard que les médias du régime ont porté sur les évènements. Le régime n’a pas souhaité montrer les villages éventrés par les inondations et sur les photos du Hormozgan manque un élément essentiel : les larmes des rescapés.

Le régime voulait minimiser le nombre des victimes pour cacher son absence de moyen de secours. Sur ces photos personne ne pleure un disparu, un blessé. Les pierres ne sont pas maculées, on n’a pas photographié les mères des trois enfants blessés (photographiés la veille). Sur 200 hameaux détruits, les reporters ont couvert un seul d’entre d’eux et le résultat est là : il n’y a aucune émotion sur ces photos du lendemain, ce sont des images d’un endroit qui n’aurait pas connu de drame. La veille dans l’ambulance, les visages racontaient une autre histoire.

Toujours cette semaine, le vent a renversé un mur de brique à Téhéran et tué une passante. Une femme pleure, les autres sont abattus. Etonnant que l’on n’aie pas vu un seul visage en larmes dans une autre région où la terre a tremblé pendant 30 secondes à une amplitude de 6 sur l’échelle de richter, fracassant des murs de parpaings trois fois plus épais que le mur de brique qui a tué une passante à Téhéran.

Le régime des mollahs redoute le jugement des Iraniens sur son incompétence : il préfère les tenir non-informés et acheter leur bienveillance. A l’occasion du Ramadan, le régime distribue des bols de soupes ou de potages, des rations de bagnards. Partout on distribue un bol de soupe et une miche de pain. Et les gens mangent dans le noir dans le silence, vite.

Ici aussi, le régime nourrit des invités. Ils sont mieux servis, dans la lumière, confortablement, et il y a toute la variété requise. Ces gens heureux sont les journalistes du régime. Ceux qui font semblant que la presse est presque libre et que l’on peut réformer ce pays ! Ils ne mangent même pas...

Enfin, ceci est le clou de la semaine : Téhéran manque de tombe. Le cimetière de Behesht Zahra construit sous le chah pour durer 50 ans a été rempli en trente ans par les mollahs notamment par les petites victimes de la guerre Iran-Irak. Tous ne sont pas revenus, ils sont partis en fumée sur les champs de mines, sinon ce cimetière aurait été rempli bien avant. Les dernières tombes s’en vont à prix d’or ! Dans ce pays riche où chacun envie ceux qui partent ; désormais, mourir deviendra un luxe. Ce régime tiendra sa dernière promesse en inaugurant des fosses communes.

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