Accueil > News > Iran : L’affaire Chris de Burgh



Iran : L’affaire Chris de Burgh
18.08.2008

Selon l’AFP, le bureau des affaires musicales du ministère de la Culture du régime des mollahs a affirmé qu’aucune autorisation écrite n’avait été accordée pour un concert du chanteur irlandais Chris de Burgh qui devait se produire en Iran cet automne. Ce n’est pas toute la vérité.



Il faut savoir que l’AFP a signé un accord d’échange de dépêches avec l’IRNA, la principale agence de presse du régime. L’AFP reproduit donc des données transmises par le régime des mollahs. Dans ce cas précis, la dépêche insiste sur deux faits :

1. Mohsen Rajabpour, le producteur iranien de ce concert, aurait uniquement obtenu une permission orale de Mohammad-Hossein Ahmadi, chef du bureau des affaires musicales du ministère de la Culture.

2. Ce manque de coordination prive les Iraniens de la présence en Iran, pour la première fois depuis 1979, d’un chanteur étranger.

Cette version est fausse : en juin 2008, Chris de Burgh était peut-être le premier chanteur qui pouvait marquer de sa présence cette volonté d’ouverture du régime des mollahs. Chris de Burgh s’était d’ailleurs rendu en Iran pour une conférence de presse annonçant son concert et l’opération avait été couverte par FARS, l’une des agences de presse du régime. A cette occasion, pour plaire aux mollahs, il avait déclaré qu’il « rêvait depuis son enfance de se rendre en Iran » pour mieux connaître ce pays ! [1]

Mais pressés de trouver un artiste complaisant le plus vite possible, les mollahs ont approché DEBU, un groupe indonésien composé de 18 artistes américains, suédois, anglais et indonésiens qui font un pseudo « rock bontempi peace and love musulman ».

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Ce groupe au profil parfait pour les mollahs a très vite obtenu une autorisation écrite du bureau des affaires musicales du ministère de la Culture et s’était rendu en Iran pour 4 concerts à guichet fermé à partir du 29 juillet. Mais, le bureau des affaires musicales du ministère de la Culture a annulé cette autorisation quelques minutes avant le début du concert et renvoyé les chanteurs pacifistes chez eux. Ces derniers n’ont jamais évoqué les circonstances de cette annulation bizarre.

Il s’agit donc d’une seconde annulation d’un concert rock étranger en Iran. Le concert de DEBU a été annulé alors que la veille du 1er concert, le 29 juillet, Téhéran avait pendu 29 prisonniers en diffusant leurs aveux forcés sur la principale chaîne iranienne. Ces pendaisons avaient fait réagir l’UE.

Il n’est pas bon pour des pacifistes de s’afficher avec des tortionnaires ! Il est possible que cette pendaison médiatisée ait eu un effet négatif sur la décision du groupe DEBU de se produire en Iran. Téhéran aurait alors dissimulé le refus des artistes de s’y produire en annonçant une annulation de dernière minute. Il n’est pas impossible que Chris de Burgh se soit également désisté pour ne pas déplaire à ses fans anti-mollahs.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

| Mots Clefs | Institutions : Dialogue des Civilisations |

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : Selon l’AFP |</font

[1« J’aimerais connaître l’Iran, son style de vie, son histoire et sa philosophie... » | C’est un discours formaté conçu par le régime pour ses invités étrangers : en décembre dernier, c’est Juliette Binoche en visite à Téhéran qui avait tenu les mêmes propos.