Selon Sarmayeh, des revenus inférieurs à 420 dollars pour une famille de 4 personnes placeraient cette dernière sous le seuil de pauvreté. Il y a plusieurs problèmes avec cette affirmation :

1. L’article est ancien et figé : Sarmayeh avait déjà publié le même article avec les mêmes chiffres, il y a 3 mois !

2. Cela fait au moins deux ans que le seuil de pauvreté n’est à plus d’environ 420 dollars. Il était à 500 $ fin 2007, il pointe à présent à 800 dollars pour Téhéran et 600 en province.

3. 85% de la population travaille pour le secteur publique où le salaire le plus élevé (comme celui d’un cadre supérieur dans une banque) est de 300 dollars. Un médecin gagne de 150 à 200 dollars, un enseignant et un ouvrier 150 dollars… De fait ce sont 85% des iraniens qui vivent sous le seuil de pauvreté et non 20% comme l’affirme ce quotidien.

4. De plus les femmes étant exclues du monde du travail par conséquent les femmes répudiées (divorcées) et non remariées sont d’office sous le seuil de pauvreté. Idem pour les vieux.

Les chiffres de Sarmayeh sont figés car le régime ne peut pas admettre cette réalité, signe d’une économie en déclin depuis 1979. Cependant, l’année dernière à la même époque, le régime reconnaissait avoir 11% de pauvres. Cette année, le chiffre officiel a doublé, mais on est loin du compte.

Cependant, il ne faut pas s’y tromper, ce doublement admis est une opération de communication du régime pour familiariser les iraniens avec une crise économique qui sera durable. Le prochain ministre de l’économie qui attend le vote de confiance du Parlement islamique a d’ailleurs fait des déclarations dans ce sens : l’inflation ne pourra être maîtrisée qu’à très long terme. Même dans cette déclaration sincère, il y a un zeste de mensonge : le régime parle de difficultés à maîtriser une inflation qui serait à 26% alors que dans les faits, elle varie de 40 à 70% selon les produits ou services.

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