Le Premier ministre britannique Gordon Brown, en visite en Israël, a laissé deux choix aux mollahs : « suspendre son programme nucléaire et accepter les offres de négociations ou être de plus en plus isolé et être confronté à la réponse collective » des Six, ce qui sous-entend de nouvelles sanctions onusiennes.

La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a aussi tenu les mêmes propos : « S’il n’y pas de réponse sérieuse dans deux semaines nous aurons toujours alors la possibilité d’exploiter la piste de New York », en référence au Conseil de Sécurité qui y siège.

Voilà une piste qui ne risque guère d’effrayer Téhéran : elle est synonyme d’un long processus de négociations internes qui pourrait aboutir à une nouvelle résolution, sans de nouvelles sanctions comme la précédente résolution, et conformément aux demandes de la Chine qui sinon pourrait faire usage de son droit de veto.

En réalité en faisant référence à cette piste onusienne semée d’embûches, les américains font le choix d’un statu quo : continuer le dialogue tout en imposant leurs propres sanctions à l’encontre des partenaires économiques de Téhéran afin de le priver des investissements étrangers.

L’administration Bush continue à tabler sur une guerre d’usure en espérant quand même arriver à affaiblir suffisamment les mollahs pour conclure une entente avec eux avant novembre 2008. Il souhaite ainsi finir son mandat sur un acte positif et un deal indispensable pour le renforcement de l’hégémonie américaine au Moyen-Orient et en Asie Centrale, tout comme pour obtenir un désarmement du Hamas et du Hezbollah, les deux obstacles (iraniens) à la paix au Moyen-Orient.

Cette situation convient aux mollahs qui tablent de leur côté sur une usure de l’administration Bush qui doit rétablir le contact très rapidement avec Téhéran pour finaliser l’accord avant novembre 2008 (en octobre) c’est-à-dire dans moins de 3 mois !

Téhéran a donc été heureux d’entendre parler de la piste onusienne et il a immédiatement répondu par une réaction très apaisée et un tantinet moqueuse en critiquant Washington pour son manque d’assiduité dans une approche « constructive » (complaisante) entamée à Genève.

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