« Habituellement, ce type de demande emprunte la voie officielle habituelle », a-t-il souligné. Téhéran semble surtout furieux de la fuite qui révèle l’existence d’une négociation discrète en cours avec Washington. Cela nuit à l’image très anti-américaine d’un régime qui dénonce officiellement le « Grand Satan » pour flatter l’ego de la rue arabe. Téhéran aurait sans doute préféré plus de discrétion de la part des américains et nie à présent tout contact direct et sérieux en évoquant une propagande médiatique aux objectifs incertains.

L’affaire est révélatrice de la situation entre les deux pays : Les deux souhaitent une entente, mais divergent aussi bien sur sa forme, que sur son contenu : Washington cherche un alignement géopolitique de Téhéran et les mollahs espèrent surtout faire admettre un statu quo dans lequel ils resteraient dans le rôle d’agitateur islamiste anti-sioniste tout en évitant les foudres de Washington. L’entente selon Téhéran est un modèle d’opacité… alors que dans le contexte électoral américain, l’entente selon Washington doit nécessairement devenir un succès diplomatique majeur afin de rompre avec l’image va-t-en-guerre de Bush pour servir les intérêts du candidat McCain (qui est en retard sur Obama).

Plus qu’une entente, il s’agit d’un bras de fer où le vaincu se verra proposer une entente selon les conditions de l’autre. En révélant les pourparlers entre les deux pays, Washington voulait chahuter l’image anti-américaine des mollahs, ces derniers coupent court aux rumeurs et aux interrogations de leurs supporters, attristés par la fausseté des mollahs.

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