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L’Iran dément le retrait de ses fonds bancaires - Décodages
20.06.2008

Le président de la banque commerciale iranienne Mellat, Ali Divandari, a démenti le transfert des réserves iraniennes en devise des banques européennes vers d’autres pays pour les protéger d’éventuelles sanctions de l’Union européenne. | Décodages |



« Aucune part des réserves des banques iraniennes dans les banques européennes n’a été transférée vers un ou plusieurs autres pays et elles ne le seront pas », a déclaré Divandari.

Cette déclaration a été faite le mardi 17 juin quelques heures après la diffusion d’une dépêche russe de l’agence Ria Novosti qui affirmait que Téhéran avait réussi à déplacer 76 milliards de dollars déposés dans les banques européennes.

En vérité Téhéran a déjà commencé partiellement le retrait et continue à mettre en place les nouvelles structures nécessaires pour cette transaction afin d’être prêt à l’éventualité d’une sanction bancaire européenne.

Un tel retrait serait synonyme d’une volonté de Téhéran de ne pas régler ses factures en attente et de rompre ses relations avec l’Europe. L’objectif de l’opération est d’imposer un chantage économique à l’encontre des européens afin qu’ils restent toujours hostiles à de nouvelles sanctions directes (non onusiennes) pour préserver les juteux intérêts en Iran. Téhéran doit donc rester très discret dans ses mouvements (pour surprendre les banques européennes). L’objectif des auteurs de la rumeur était donc de faire peur aux mollahs en faisant voler en éclats leurs efforts pour un retrait discret de ces fonds iraniens qui garantissent les échanges avec les entreprises européennes.

Qui sont les auteurs de la rumeur ? Il y a les britanniques et les russes : en effet, une semaine avant la dépêche incendiaire de Moscou, dévoilant les efforts de Téhéran pour transférer ses fonds, le quotidien britannique The Guardian avait publié un article sur le même sujet.

Ces deux Etats savent que par son comportement contrariant, Téhéran ne cherche qu’à indisposer Washington afin de trouver une entente de compromis régionaux avec les américains. Une entente entre Téhéran et Washington serait très nuisible aux industries pétrolières des russes et des britanniques. Ces deux-là savent que le retrait des fonds déposés en Europe accorderait un atout supplémentaire aux mollahs qui pourraient ainsi tenir tête plus longtemps à Washington (en empêchant l’Europe d’alourdir les sanctions). Pour ruiner les efforts des mollahs et la possibilité d’une entente irano-américaine, Moscou et Londres tentent diverses manœuvres de sabotage [1]. C’est le cas avec cette rumeur d’un retrait des capitaux iraniens des banques européennes.

Cependant le démenti de Téhéran n’est qu’une fausse promesse, Téhéran continue ses efforts pour la création des structures de transfert. Le ministre vénézuélien du Planning et du Développement, Haiman El- Troudi en visite à Ispahan pour une réunion de l’OPEP a annoncé le lancement prochain de la banque irano-vénézuélienne (dont nous avions déjà parlé il y a quelques semaines). Cette banque est l’une de ces structures.

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| Mots Clefs | Enjeux : Représailles Economiques Iraniennes |

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Pays : Europe (UE, UE3, union européenne) |

| Mots Clefs | Pays : Grande-Bretagne |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |

[1Pour ruiner les chances d’une entente irano-américaine | Moscou et Londres tentent diverses manœuvres de sabotage :
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