En 1995, la Russie et l’Iran ont signé un contrat portant sur l’achèvement des travaux de construction, entamés par l’Allemagne, de la première pile de la centrale nucléaire iranienne de Bouchehr. Elle devait être livrée le 8 juillet 1999, mais chaque fois que Téhéran a entamé des négociations secrètes avec les Etats-Unis, les russes ont freiné les travaux ! Il en résulte que la centrale est toujours en cours d’achèvement 13 ans après l’accord et 9 ans après la fin annoncée de la livraison.

Le démarrage d’activité de cette centrale est indispensable pour Téhéran. Comme nous l’affirmons depuis plusieurs mois, ce que veulent les mollahs, ce n’est pas le combustible mais la centrale. La possession d’une centrale en marche est la justification du maintien d’un programme d’enrichissement.

Au cours des dernières années, la Russie a utilisé divers prétextes pour arrêter les travaux dont celui des retards de paiements, avant d’accepter en guise de sa bonne foi de livrer le combustible nécessaire pour son fonctionnement en annonçant l’achèvement de la centrale pour l’automne 2008 ! Nous avions alors prédit d’autres retards étant certains que Téhéran ne renoncerait pas à son objectif de conclure un deal avec Washington ce qui provoquerait des pressions russes sur Bouchehr. Les projets de rencontres irano-américaines à Bagdad ont fait réagir les russes qui ont lancé un avertissement à l’Iran en reculant la date de la livraison à l’année 2009, c’est-à-dire après les élections américaines pour empêcher un « october surprise » (ou deal pré-électoral).

La persistance des mollahs à organiser une rencontre à Bagdad a provoqué de nouveaux retards, cette fois pour des problèmes douaniers empêchant la livraison des dernières pièces nécessaires à l’achèvement des travaux.

La présente annonce des russes est encore un avertissement : « Il ne fait aucun doute que la centrale sera lancée. Nous sommes actuellement en phase finale des travaux, et nous passerons bientôt au démarrage : Les tests réels de la centrale, avec le combustible nucléaire, doivent débuter en automne prochain », a déclaré Kirienko, qui semble avoir été renommé à son poste.

Les tests dureront au moins 8 mois, si d’autres retards ne se présentent pas !

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