En fait, ce que souhaite Téhéran n’est pas de s’asseoir à la table des négociations pour la paix aux Proche et Moyen-Orient, mais de jouir d’une totale impunité dans son rôle de l’arbitre du chaos. Ce que veut Téhéran en fait est une reconnaissance pour ses milices (le Hamas, le Hezbollah, l’armée de Mahdi de Moqtada Sadr ou encore les miliciens ni-sunnites ni-chiites du Yémen).

Les mollahs veulent rester dans l’ombre (préserver leur opacité) et agir à leur guise sans jamais reconnaître d’autres liens que spirituels avec leurs protégés. Ils agissent de cette manière pour obtenir une entente avec les Etats-Unis au grand désespoir de leurs protecteurs russes et britanniques qui ensemble cherchent à neutraliser cette entente sans pour autant nuire à ce régime qui est leur allié énergétique au sein de l’OPEP ou en Asie Centrale.

C’est ainsi qu’ils ont ensemble agi au sein des Six pour faire une nouvelle offre secrète de compromis à Téhéran : garantir sa survie en échange de l’abandon de son rôle secret vis-à-vis de ces milices qui sont ses outils d’agitation qui lui permettent d’espérer une entente avec les Etats-Unis.

Dans sa dernière déclaration, Lavrov n’a fait qu’évoquer une divulgation de cette offre : « poser clairement sur la table des négociations » les garanties de sécurité...

Il ne s’agit donc pas d’une reconnaissance du rôle régional de l’Iran telle que la souhaitent les mollahs mais une action pour priver Téhéran d’un argument de poids et le forcer à s’engager dans une voie qui l’éloignerait d’une entente avec Washington.

Cette entente, quelles qu’en soient ses clauses, est vitale pour les Etats-Unis qui pourraient ainsi affirmer leur hégémonie sur la région et lorgner vers l’Asie Centrale tout en pacifiant l’Irak et l’Afghanistan. C’est pourquoi Washington a aussi rejeté la suggestion russe de « poser clairement sur la table des négociations » les garanties de sécurité.

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