Iran Resist - Iran : La semaine en images (édition n°12)

Iran : La semaine en images (édition n°12)
11.05.2008

Cette semaine, notre revue en images se ballade entre des rires et des larmes. Images des mollahs ou autres Pasdaran du régime, ridicules dans l’exercice de leur fonction ; et des larmes d’enfants.

Cette semaine Téhéran accueillait la « Conférence internationale de l’unité islamique ». Des plus ou moins dignitaires islamiques, sunnites et chiites, avaient accepté sans sourciller l’invitation de ces mollahs.

Pour nous, cette conférence et aussi la présence massive de ses mollahs du monde entier constitue une réponse cinglante aux théories fumeuses d’Alexandre Adler, Pascal Boniface ou encore Antoine Sfeir qui nous parlent de la « lutte entre les perses chiites et les arabes sunnites ». Pour vous, en revanche, il y a le plaisir des yeux car cette conférence a aussi été un concours de barbes et de turbans.

Toujours aussi tendres ces mollahs !

Ayli ! Aylo ! On rentreu du boulot !

Parallèlement à cette palpitante conférence, les mollahs tenaient leur Salon International (Iran-Asie Centrale-Palestine) du Livre où tous les officiels ont défilé pour montrer leur bobine. En revanche, le public a boudé en raison de la qualité médiocre des livres édités en Iran. En effet, quand un livre iranien est un succès à l’étranger : les mollahs publient un autre livre portant le même titre mais dont le contenu est différent. Il y a aussi des livres attribués à des auteurs qui ignorent avoir écrit de tels ouvrages… Le reste est quand même très islamico-coranique et en ce sens intéresse vraiment très peu les iraniens.

Mais mis à part la qualité des livres, il y a les images d’Ahmadinejad face aux livres qui valent leur pesant de papier recyclé.

Psst, psst, prends un livre Mamoud (lui souffle son ministre de la culture)

Et voici Ghalibaf , le maire milicien de Téhéran, supposé futur adversaire d’Ahmadinejad

Pendant que les mollahs se la jouaient culturelle, dans les rues de Téhéran des miliciens en civil « ramassaient » les enfants de rue. Ils sont au moins un million dans tout l’Iran dont la moitié à Téhéran. Le monsieur est en civil pour pouvoir approcher l’enfant. Les caméras du régime qui ont pris Ahmadinejad sous toutes les coutures au Salon du Livre, nous ont fait grâce des images où le monsieur en baskettes neuves attrape le malheureux. Il existe peu d’images de cette journée policière : on voit le monsieur qui tient fermement les enfants par le bras. L’enfant comprend mais c’est trop tard et il pleure. Ce ramassage n’a guère ému Shirin Ebadi, officiellement nobélisée pour son action en faveur des enfants !

Que sont devenus ces enfants ? aucun soi-disant journaliste réformateur, aucun mollah réformateur, aucun bloggeur ou étudiant dissident n’a essayé de connaître la réponse à cette question. Shirin Ebadi, officiellement nobélisée pour son action en faveur des enfants de la rue n’a pas non plus décroché un mot. (lien associé : violence contre les mineurs)

Et puis, il y a ce pur instant de bonheur : les durs-à-cuire raflés ont oublié la douleur au bras et s’amusent sur la banquette de la voiturette de ramassage. Un proverbe iranien dit, tu ne mourras qu’une fois et on te pleurera qu’une fois. Mais le problème sous le régime des mollahs est que l’Iran meurt tous les jours et que l’on n’aura jamais assez de larmes pour pleurer ses enfants.

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