Accueil > Articles > La souplesse et la débâcle



La souplesse et la débâcle
17.09.2005 (de l’Europe)

La Troïka européenne, qui négocie avec l’Iran sur la question du respect des engagements de ce pays dans le domaine de l’énergie atomique civile, attend maintenant les éventuelles propositions que pourrait faire samedi le « chef de l'Etat » iranien Mahmoud Ahmadinejad devant l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.



« Tout en maintenant une pression bien sûr forte, nous évaluerons les propositions qui pourront être faites, et en fonction de ces propositions, nous évaluerons la suite qui sera donnée », a expliqué vendredi le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay. « Evidemment, a-t-il ajouté, le discours du président iranien demain (samedi) est un élément important qu’il faudra prendre en compte. »


Que de superlatifs pour plaire à un assassin qui tirait la dernière balle dans le cerveau des exécutés agonisants !

Quasi certains que le barbouze Ahmadinejad insistera sur le « droit légitime de l’Iran » de continuer comme bon lui semble, les Européens, paniqués à l’idée de perdre leurs bénéfices en Iran, changent à nouveau de position et déclarent que le discours du président iranien sera seulement « un » élément (parmi d’autres) à prendre en compte.

Quelle souplesse !

Chez Iran-resist les paris sont ouverts. Nous sommes certains que la petite Troïka trouvera une ruse pour déclarer forfait et retarder encore un peu l’échéance de la saisine. Finalement, nous préférons Chamberlain et Daladier, il n’y avait pas de précédant historique quand ils ont cédé au « chancelier allemand ».

Ainsi se termine la dépêche qu’on peut lire sur bien des sites sans l’ombre d’un commentaire : Les Européens menacent Téhéran de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU si aucun progrès n’est fait d’ici la prochaine réunion de l’AIEA, lundi.

Mais progrès, il y aura. Le temps que l’AIEA se décide, que la Troïka tente une ultime réunion de dernière chance, que l’UE se réunisse, que l’AIEA tergiverse, que le Conseil de Sécurité décide d’une date, que les Russes obtiennent la compensation pour renoncer à leur veto, que les Chinois hésitent ; les mollahs arriveront au terme de ce travail acharné commencé le 8 août : ils disposeront de plus de 60 tonnes d’hexafluorure d’uranium.

Le point faible du programme des mollahs était la conversion, car la localisation de l’usine d’Ispahan était connue et la rendait vulnérable. En revanche, une fois la conversion terminée, les produits peuvent être stockés dans des tunnels découverts par l’AIEA, mais non déclarés par l’Iran, et l’étape suivante, celle de l’enrichissement, sera beaucoup plus difficile à contrôler, car l’existence de centrifugeuses assemblées de façon clandestine sur des sites non identifiés est l’hypothèse de travail de tous ceux qui suivent le dossier nucléaire des mollahs.

Le peuple iranien sera sacrifié parce que les sanctions onusiennes pourraient restreindre les relations économiques avec les mollahs :L'Europe n’en veut pas !

L'Europe s’obstine, à éviter à la République Islamique la comparution devant le Conseil de Sécurité de l’ONU.

Les menaces d’un 11 septembre ou d’un 11 Mars nucléaires, les relations des mollahs avec le Hezbollah, le Hamas et la Syrie laissent planer le risque d’une riposte militaire contre l’Iran.

Une telle riposte sera synonyme de bombardements, de destructions des sites nucléaires et de contamination à long terme de l’écosystème iranien, elle sera synonyme d’un génocide. L’Iran sera détruite.

La perspective des bombardements et cette destruction massive ne semblent guère émouvoir les Européens... Peut-être ils rêvent déjà aux chantiers de reconstruction d'un si vaste pays avec un si grand potentiel ...

Ils ne doivent pas perdre de vue qu'un 11 mars nucléaire anéantirait l’économie européenne et ferait de ce continent un « no man’s land » livré à tous les extrémistes, à toutes les mafias où ordre et loi auraient encore moins d'importance qu'aujourd'hui en Irak.