En discussions depuis 1994, ce projet a connu de nombreux retards parce que l’Inde refusait de négocier avec le Pakistan sur le montant des droits de transit du gaz par le tronçon pakistanais. Ces retards étaient dus aux pressions de Washington aussi bien sur l’Inde que sur le Pakistan.

Deux jours avant le déplacement d’Ahmadinejad au Pakistan qui a aussi une étape indienne, Washington a renoncé à ses pressions rendant possible une entente indopakistanaise sur le tarif du transit afin de faire un geste en faveur de Téhéran. Ce geste majeur pourrait être interprété comme un échange de bons procédés : ce gazoduc très lucratif et même un autre via le Pakistan en destination de la Chine en échange de l’abandon de l’enrichissement nucléaire.

Très opportunistes, les mollahs ont saisi l’occasion et leur représentant Ahmadinejad a affirmé qu’il inviterait bientôt son homologue pakistanais à Téhéran pour finaliser l’accord pour le pipeline IPI. Une autre invitation sera sans doute lancée au 1er ministre indien. La signature serait même une reconnaissance du rôle régional de l’Iran, à condition évidemment que Téhéran renonce à son nucléaire anxiogène.

C’est une possibilité difficile à envisager car les mollahs savent que ce renoncement ne sera qu’une première étape dans l’abandon de leur rôle régional au Moyen-Orient par le terrorisme.

Très probablement, les américains ne se font pas d’illusion sur le succès de ce plan ambitieux (idéal pour un Iran démocratique) car il y a une semaine, un autre projet de gazoduc d’une capacité similaire qui reliera le Turkménistan à l’Inde via l’Afghanistan et le Pakistan a été signé à Islamabad (au Pakistan) par les autorités des quatre pays concernés avec l’accord des Etats-Unis.

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