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Iran-Russie : Un problème de fret non résolu !
29.04.2008

Depuis le 29 mars, l’Azerbaïdjan a bloqué un chargement russe destiné à la centrale nucléaire de Bouchehr en demandant aux russes de fournir des informations sur son contenu. Après un mois de flottement, la Russie a fait savoir qu’elle espérait que « ce problème de fret » serait « prochainement réglé » . Pour en arriver là, Moscou a négocié avec Téhéran. Mais pourquoi avec Téhéran et non avec l’Azerbaïdjan ?



En fait, le problème ne vient pas de l’Azerbaïdjan mais d’un différent entre Téhéran et Moscou et c’est le rôle de Moscou dans « ce problème de fret » qui pose problème ! Les russes prétendent que les choses ont traîné en longueur car ils n’ont pas reçu de demandes d’information de la part des autorités azerbaïdjnaises, mais on se demande pourquoi ils ne sont pas étonnés du retard d’une livraison de matériaux qui de facto entraînerait un retard dans le calendrier d’achèvement des travaux de la centrale de Bouchehr que les russes devaient initialement livrer en juillet 1999 !

Il semblerait que le peu d’empressement de Moscou à régler « ce problème de fret » soit lié à l’attitude de Téhéran vis-à-vis de Moscou. En effet, depuis plusieurs années chaque fois que Téhéran a montré de l’intérêt pour participer à des négociations directes avec les Etats-Unis (au prétexte de parler de la sécurité de l’Irak ou du nucléaire), Moscou a montré son irritation par rapport à ces éventuelles rencontres en créant des retards dans le processus de l’achèvement de la Centrale de Bouchehr. Actuellement, nous nous trouvons dans le cas d’une possible rencontre irano-irakienne et Moscou entend montrer sa désapprobation.

Après un mois de manque d’empressement, Moscou a réagi aux protestations des mollahs en expédiant à Téhéran le secrétaire par intérim du Conseil de sécurité, Valentin Sobolev, pour évoquer un problème de fret !

Très bizarrement, pour commenter « ce problème de fret », Sobolev a très mystérieusement déclaré que « lors des négociations, la Russie et l’Iran avaient confirmé que le financement et toutes les livraisons d’équipements pour la construction de la centrale nucléaire de Bouchehr seraient effectués à temps ». On se souvient que l’un des principaux arguments russes pour justifier ces retards délibérés était des retards de paiements de la part des mollahs. Bouchehr reste encore l’otage des russes et si Téhéran souhaite en disposer un jour pour justifier l’existence de son programme de fabrication de combustible nucléaire, il faudrait qu’il renonce momentanément à flirter avec Washington.

C’est peut-être ce qui explique la tonitruante déclaration du ministre des affaires étrangères des mollahs quand il a affirmé que la normalisation des relations diplomatiques avec les Etats-Unis n‘était pas à l’ordre du jour. Ce genre de slogans ne suffit pas à Moscou, car tout prouve le contraire.

En manque d’arguments, Téhéran a essayé de soudoyer Moscou en évoquant la possibilité pour ce pays d’être son unique fournisseur pour d’autres centrales à construire ! C’est un argument minable puisque les mollahs avaient fait ce genre de proposition à la France pour obtenir un adoucissement de l’atlantisme forcené de Sarkozy. Arrivée pour une visite de moins de 24 heures, Sobolev a déclaré qu’il devait rester un jour de plus pour plus de négociations : ça chauffe à Téhéran.

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Pour en savoir + sur Bouchehr :
- Iran : Bouchehr, la centrale Russe, otage de Moscou
- (6 JUILLET 2007)

Pourquoi les russes craignent le dialogue irano-américain :
- Iran-Irak : Analyse globale des relations irano-américaines
- (10 AVRIL 2008)

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