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Iran : Washington désespère d’une reprise de dialogue à Bagdad
17.04.2008

Le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshiyar Zebari a déclaré mardi que Bagdad était prêt à organiser les négociations irano-américcaines sur la sécurité de l’Irak. Il a ajouté que le gouvernement irakien travaillait depuis novembre 2007 pour organiser ce quatrième tour des pourparlers irano-américains à Bagdad, soulignant que la date exacte du nouveau tour des négociations n’était pas encore fixée.



Zebari est l’un des pions les plus fiables de Washington au sein du gouvernement irakien mis en place par les américains. Cette annonce publiée en Iran fait état de négociations en cours pour trouver une date.

Les américains doivent nécessairement trouver une entente globale avec les mollahs s’ils veulent rester la première puissance étrangère au Moyen-Orient et aussi pour trouver un couloir d’accès sécurisé vers l’Asie Centrale. En échange de ce droit de passage, Téhéran a des exigences qu’il espère obtenir en affrontant les américains sur le territoire irakien, les américains y répliquent par des sanctions et épisodiquement, les deux parties se rencontrent à Bagdad ou ailleurs pour faire le point et essayer de trouver un terrain d’entente globale.

Parfois quand la pression des sanctions devient intolérable, la demande de rencontre vient des mollahs et elle est transmise par des personnages comme Abdel Aziz Hakim qui font partie de l’écurie des mollahs en Irak. Cette fois (comme la dernière fois) la demande est américaine.

Cette insistance de l’administration Bush s’explique par les dernières déclarations d’Obama (immédiatement imité par Hillary Clinton) en faveur d’une ouverture immédiate de négociations directes avec les mollahs en cas de victoire en novembre 2008. La première alerte a été donnée le 9 avril 2008, pendant l’audition de Petraeus, Obama avait surpris l’opinion en proposant d’associer l’Iran à toute solution en Irak en assurant que sans les mollahs « aucune stabilisation ne serait possible en Irak ». Sa dernière initiative est d’inclure cette ouverture immédiate des négociations directes dans sa vision du monde, le « Monde selon Obama » publié le 12 avril par le Newsweek. « Ce que je souhaite que les gens comprennent, c’est que dès que je serai en poste, j’engagerai des négociations directes » [1], a-t-il affirmé dans le Newsweek qui est le second hebdomadaire américain tiré à 3 millions d’exemplaires.

Obama n’agit pas sans réflexion : il est fort bien conseillé par Brzezinski, le principal concepteur de la diplomatie orientale des Etats-Unis. L’objectif du tandem Brzezinski-Obama est de mettre la pression aux républicains afin de les pousser à la faute. C’est d’ailleurs ce à quoi nous assistons : l’administration Bush multiplie les efforts pour attirer les mollahs à Bagdad pour obtenir du concret afin de casser l’effet Obama et assurer la victoire de McCain en novembre 2008. Cette insistance de l’administration Bush, mais aussi la perspective de ce que Téhéran pourrait obtenir avec le tandem Brzezinski-Obama pousse les mollahs à se faire désirer.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur la nécessité d’une entente :
- Iran-Irak : Analyse globale des relations irano-américaines
- (10 Avril 2008)

Pour en savoir + sur le désaccord entre Bush et Brzezinski :
- Iran - Etats-Unis : Obama adopte le slogan présidentiel d’Ahmadinejad
- (10 Janvier 2008)

| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes |

| Mots Clefs | Terrorismes : Ingérence des mollahs en Irak |

| Mots Clefs | Décideurs : Les Démocrates US |

| Mots Clefs | Histoire : Brzezinski et Carter |

| Mots Clefs | Décideurs : Politiciens Irakiens |

[1Dans Newsweek : « Le monde d’Obama »
Sur l’Iran, est-ce que vous débuteriez les négociations avant 2009, date des élections dans le pays ? Ou est-ce que vous attendriez avant de faire quoi que ce soit ?
Il faudra attendre que les choses se soient un peu calmées et savoir qui a été renforcé ou affaibli par les élections pour savoir avec qui négocier mais… ce que je souhaite que les gens comprennent, c’est que dès que je serai en poste, j’engagerai des négociations directes.

Pourquoi avez-vous choisit la question nucléaire parmi tous les sujets que vous pouviez choisir au Comité des relations étrangères ?
Parce que je pense que c’est la menace la plus importante à laquelle notre sécurité nationale est confrontée. John McCain aime dire que la bataille décisive ou que le défi majeur de notre génération est la lutte contre – comment l’appelle-t-il ? – « l’islamo-fascisme ». Je pense que les arbres lui cachent la forêt…Je crois que le défi majeur est de garder les armes de destruction massive en dehors des mains de ceux qui risquent d’être tenté de s’en servir. Si nous parvenons à éloigner ces armes des mains des terroristes, nous pourrons gérer les terroristes… L’administration Bush a laissé passer, je pense, les chances de poursuivre sur les bases du succès de START I, START II, et du traité de non-prolifération. Et cela sera l’une de mes plus grandes priorités lorsque je serai président des États-Unis.

Source : NOUVELOBS.COM | Traduction de l’américain par Nadia Bensmail