Alors que depuis le 4 mars 2008, comme nous l’avions supposé, Téhéran a refusé de prendre en considération la résolution, les offres mais aussi les invitations lancées par l’Union européenne, l’annonce de la réunion du 16 avril a fait réagir Téhéran.

Aghazadeh, le N°1 de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, a accepté de rencontrer le lundi 14 avril à Vienne Mohamed El Baradei, directeur général de l’AIEA. Mais son voyage a été annulé à la dernière minute et renvoyé à un « moment plus propice ».

Aghazadeh devait insister sur les derniers progrès nucléaires de l’Iran afin de plaider « l’irréversibilité de ce progrès qui suppose une reconnaissance internationale de ce savoir-faire nucléaire iranien ». El Baradei qui depuis longtemps partage ce point de vue était le parfait interlocuteur pour cette approche.

Via El Baradei, Aghazadeh devait également être porteur d’un message du régime des mollahs pour les 5+1 dans lequel Téhéran se disait disposé à offrir aux 5+1 des incitations économiques iraniennes (dans le domaine énergétique et nucléaire) en contrepartie de cette reconnaissance. Cette contre-propostion n’est pas récente : elle date du 17 mai 2006 quand l’Union Européenne avait pour la première fois évoqué des compensations économiques en échange de la suspension de l’enrichissement.

Visiblement, les mollahs n’ont pas jugé la manœuvre urgente : ils préfèrent attendre la tenue de la rencontre de Shanghaï avant de décider de la teneur de leur contre-proposition réchauffée.

Rendez-vous pris, annulations de dernière minute, promesses répétées, ou encore réactualisation des mêmes propositions des deux côtés : la crise nucléaire iranienne est un éternel recommencement.

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