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Iran-nucléaire : Confusion au sommet de l’Etat
02.04.2008

L’organe de contrôle des élections a confirmé la grande victoire des ultra-conservateurs aux législatives du 14 mars et ce dès le 1er tour [1]. La presse en a déjà parlé et avait présenté le futur Parlement islamique comme acquis à une « coalition très divisée d’ultra-conservateurs ». Dès les premières heures de l’annonce des résultats qui viennent d’être confirmés, on avait entendu des rumeurs sur la nomination prochaine de Larijani, ex-négociateur nucléaire, au poste du président du Parlement. Il semblerait que régime ait abandonné cette option.



Flash-back | Comme nous l’avions prédit dans un article publié une semaine avant les élections, le régime avait l’intention d’afficher sa fermeté sur la question nucléaire : il a choisi de mettre en avant de soi-disant ultra-conservateurs, issus des Pasdaran, des Ahmadinejad bis.

Cependant, la trame permanente du régime est ce que l’on peut appeler la Cohabitation Permanente entre les clans soi-disant opposés. Cette mise en scène permet de faire ce que l’on veut et prétendre que telle ou telle action est l’œuvre de tel ou tel clan ou encore que les clans des « modérés » est dominés par les « non-modérés ». Cette fois, le régime a enrichi ce scénario par l’arrivée de nouveaux venus inconnus, « ultra-conservateurs pragmatiques » et « ultra-conservateurs idéologiques » (non pragmatiques).

L’objectif est d’avoir sous la main de quoi modifier instantanément et sans arrêt l’obstination du régime en matière nucléaire. Si l’on arrive à une entente avec les Etats-Unis, on dira que les ultra-conservateurs pragmatiques ont gagné et si les Etats-Unis refusent d’accorder aux mollahs une reconnaissance de leur rôle régional, on laissera libre champs aux ultra-conservateurs idéologiques.

Présidence du Parlement | En plaçant Larijani (ultra-conservateur pragmatique) à la présidence de l’Assemblée, la volonté initiale du régime était d’afficher son inclination pour le pragmatisme (négociations et entente rapide).

L’abandon de cette option est synonyme d’une confusion au sommet de l’Etat. Les mollahs ne sont pas confiants au sujet d’une entente rapide avec les Etats-Unis et ont décidé d’opter pour une solution fiable : la guerre des clans.

Larijani qui incarnait la nouvelle tendance nucléaire pragmatique sera donc placé sous la direction de Haddad-Adel qui est officiellement ultra-conservateur idéologique. Cela promet des débats houleux qui renforceront la théorie de la lutte des clans et renforceront l’opacité des intentions du régime quant à la poursuite ou non de son actuelle politique nucléaire. Les temps sont incertains ; les mollahs font le dos rond et attendent.

Mais pour la petite histoire sachez que ces deux personnages sont de la même famille : Larijani est le préféré de Khamenei, et la fille Haddad-Adel a épousé le fils du Guide Suprême Khamenei.

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Pour en savoir plus sur la relation entre le nucléaire et ces élections :
- Iran – législatives : Les chiffres et les dessous des chiffres
- (16 MARS 2008)

Pour en savoir plus sur les soi-disant clans :
- Iran : La « cohabitation permanente » !
- (21 MARS 2008)

Larijani qui se voyait déjà Président du Parlement…
- Iran : Le 1er message public d’un parlementaire iranien !
- (21 MARS 2008)

| Mots Clefs | Institutions : Démocratie Islamique |

| Mots Clefs | Institutions : Parlement Islamique |

| Mots Clefs | Mollahs & co : Ali Larijani |

| Mots Clefs | Mollahs & co : Haddad-Adel |

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[1Sous le régime des mollahs, il suffit de recueillir 25% des suffrages exprimés pour être élu au 1er tour.