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Iran : Les enjeux cachés des législatives du 14 mars 2008
03.03.2008

Il y a une semaine, le 22 février, le Conseil des Gardiens de la Constitution, chargé de superviser les élections, a rendu public la liste des candidats approuvés ou rejetés pour les législatives prévues en mars 2008. Ce processus d’approbation est au centre de tous les débats médiatiques et remplace le débat d’idées, inexistant entre les différents composants du paysage politique du régime des mollahs. Explications des spécificités de ces élections.



Dans son communiqué du 22 février, le Conseil des Gardiens de la Constitution précisait qu’il avait approuvé 4500 candidats et émis des réserves sur 2218 personnes. Pour être tout à fait précis, il y avait au départ 7597 inscrits pour 290 sièges, soit une moyenne de 26 candidats par siège et 5 candidats par parti !

Dès le mois de janvier, 4500 candidats avaient été approuvés et 2769 avaient été recalés. Parmi ces sursitaires, 569 ont abandonné, 310 ont renoncé et le reste a fait appel. Leur plainte est en cours de réexamen jusqu’au 4 mars soit dix jours avant les élections.

Ce qui est intéressant c’est que ces nombres publiés le 22 février datent d’il y a un mois ! Leur republication est une relance médiatique pour recentrer l’intérêt des médias étrangers sur ses qualifications plutôt que sur le débat d’idées ou son absence. Au final même si les 2208 candidats étaient définitivement recalés, il resterait tout de même une moyenne de 15 candidats par siège ce qui est beaucoup dans un pays où le taux de boycott s’élève à 84% depuis plusieurs années !

Ce show de disqualifications cache le vide du débat d’idées, mais elle a une autre vertu : l’absence des réformateurs est censée expliquer le taux de l’abstention !

Cependant, une forte abstention serait un désaveu pour le régime quelle que soit l’explication fournie. Là aussi, le régime des mollahs a trouvé un stratagème : depuis ce week-end, les faux mouvements d’opposition estudiantine fidèles au régime (comme le BCU) ont déclaré leur intention d’appeler au boycott ! Donc, quoi qu’il arrive, ce que feront les Iraniens sera récupéré en faveur des alternatives internes du régime (des soi-disant réformateurs ou des pseudo-étudiants).

Des soi-disant opposants Iraniens en exil qui ont les faveurs des Américains participent au show en faisant circuler la bonne nouvelle de l’adhésion des « étudiants dissidents » au mouvement du boycott !

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