En vérité, il ne fait pas bon s’appeler Khomeiny de nos jours : son nom est suivi de toutes sortes d’insultes et chaque iranien voit en ce personnage le responsable des millions de morts et du déclin du pays.

Le régime a également un autre problème avec le père fondateur de la république islamique : toutes les copies de son discours à son retour en Iran ont été ramassées et détruites. Il y promettait de détruire les symboles de l’identité iranienne (le lion et le soleil) et de les remplacer par les symboles islamiques (ce qu’il a fait). Il promettait la redistribution mensuelle des revenus du pétrole et la gratuité de l’électricité, du gaz, des transports, de tout. Or, non seulement il n’a pas tenu ces promesses, mais en plus les iraniens ont perdu tous leurs avantages sociaux et des salaires très confortables, et en plus ils ont eu droit à une guerre de 8 ans et à des déficits à ne pas en finir.

Par ailleurs, nous constatons que le régime continue cette mise en scène de disqualification de certains candidats suivie d’interventions médiatiques des vieux insubmersibles du régime : cette opération est censée remplacer le débat d’idées entre les soi-disant réformateurs et conservateurs.

Ce débat d’idées n’existe pas car les deux courants ont la même vision sur l’application de la charia et des peines barbares, le nucléaire ou encore le soutien au Hamas et au Hezbollah.

En l’absence d’un débat d’idées, il faut assurer le spectacle politique : à quelques jours de la célébration de la création de la république islamique, le choix du petit-fils de Khomeiny comme victime des soi-disant ultras du régime peut être qualifié de délibéré et chargé de sous-entendus... (Khomeiny, vivant, ne serait pas un ultra) ! Dans un élan presque logique, Khatami, le bon révolutionnaire, fidèle compagnon de Khomeiny et réformateur mondialement connu a pris la parole suite à cette disqualification. Il a parlé d’une catastrophe nationale !

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Le cas particulier d’Ali Eshraghi | Khatami s’est désolé de la disqualification d’un « bon musulman ». Cependant, Ali Eshraghi, fils de Zahra Khomeiny et de l’Ayatollah Eshraghi, est beaucoup plus qu’un bon musulman : il est un maillon indispensable de la chaîne. Il est non seulement le petit-fils de Khomeiny mais aussi le cousin par alliance de Khatami lui-même. Ce cas est emblématique du système quasi tribal qu’est le régime des mollahs, une fratrie où uniquement les membres ont droit à leur part du pouvoir et du business.