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Iran : Les américains ménagent les trafiquants liés à Rafsandjani
05.02.2008

Laura Wang-Woodford, directrice d’une florissante entreprise d’import-export basée à Singapour, Monarch Aviation, avait été arrêtée le 23 décembre à l’aéroport international de San Francisco. L’entreprise est soupçonnée, entre autres, d’avoir revendu de façon illégale des pièces d’avion commercial à une compagnie à Téhéran, en violation du « Emergency Power Act », loi américaine qui interdit la vente de certains matériels à l’Iran.



Le côté étonnant de cette arrestation est son caractère discriminatoire puisqu’il existe des affaires nettement plus importantes et connues de tous dans les milieux de l’aviation qui n’ont pourtant conduit à aucune mise en examen.

Nous voulons bien sûr faire allusion à cette histoire des anciens avions de la United Airlines (une quinzaine d’années d’âge) qui sont aujourd’hui au service de la Mahan Air, compagnie privée iranienne créée en 1993 par l’un des fils du soi-disant réformateur Rafsandjani.

Ces avions, trois 747-400, sont sous pavillon d’une compagnie fantôme arménienne basée à Beyrouth et appartenant à un magna de l’acier iranien, Vahid Alaghband. Ce multimillionnaire est le fondateur et le président du conseil d’administration du groupe sidérurgique Balli Group établi à Londres. On retrouve également le nom de Vahid Alaghband dans le conseil d’administration d’Iran Heritage, une « fondation culturelle iranienne » basée à Londres qui a pour mission de promouvoir les artistes liés au régime. Vahid Alaghband est également un ami de la famille Rafsandjani.

Le groupe Balli a créé spécialement trois sociétés pour l’achat des trois Boeing 747, dotées des noms éloquents de Blue Sky One, Two et Three. Le logo de ces trois sociétés est d’ailleurs identique à celui du groupe Balli, formé d’un B stylisé.

Sans vouloir rentrer dans les détails de ce dossier, répétons qu’il est largement connu des milieux spécialisés mais n’a conduit jusqu’à ce jour à aucune action contre Alaghband, ni contre les entreprises qui ont joué un rôle d’intermédiaire en flagrant délit de détournement d’embargo.

Nous sommes contraints de penser que la justice des pays occidentaux, y compris celle des Etats-Unis, ménagerait les intérêts privés de certains en Iran et en particulier ceux du clan Rafsandjani. La fixation particulière sur Ahmadinejad ne serait donc qu’une manœuvre pour donner une nouvelle virginité aux vieux loups de la théocratie des Mollahs qui semblent plus aptes aux affaires, affaires qui bien évidemment ne profitent jamais au peuple iranien.

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Le Holding Mahan et les premières interdictions contre Mahan Air :
- Iran : Les Européens sanctionnent directement Rafsandjani !
- (26 juillet 2007)

Les affaires pétrolières de Rafsandjani :
- Iran – Total : Identité et bio du suspect iranien
- (20 décembre 2006)

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