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Iran : Le tendre piège des américains !
25.01.2008

Dans notre analyse consacrée au projet d’une nouvelle résolution contre les activités nucléaires iraniennes, nous avons signalé qu’il s’agissait d’un piège tendu aux mollahs et à leurs alliés russes et chinois. Les dernières déclarations de Rice prononcées au lendemain de cette analyse nous donnent encore raison.



Selon cette analyse, peu importait le contenu de la résolution, les américains ne voulaient pas renforcer les sanctions onusiennes, la seule chose qui leur importait était l’adhésion de tous les membres du Conseil de Sécurité à une nouvelle résolution qui puisse servir d’approbation internationale pour la poursuite d’une politique de sanctions (la leur) en réponse au refus de Téhéran d’arrêter ses activités nucléaires.

Pour obtenir l’adhésion chinoise et russe à cette approbation, les américains ont calqué leur projet sur celui proposé le 16 décembre par Pékin : « une nouvelle résolution sans nouvelle sanction accompagnée d’une initiative diplomatique de dialogue ». Ils ont ainsi vaincu les résistances des sino-russes et surtout prouvé leur souplesse pour trouver une « solution diplomatique »… Aujourd’hui à Davos, Rice a incarné cette souplesse et c’est le second piège tendu aux mollahs.

« Si l’Iran suspend ses activités d’enrichissement et de traitement d’uranium nous pouvons commencer des négociations et nous pouvons travailler pour construire des relations nouvelles et normales fondées non pas sur la confrontation mais sur la coopération commerciales », a déclaré la succulente Condy Rice dans un discours fait devant les participants du Forum économique mondial.

Les américains savent pertinemment que les mollahs ont fondé leur stratégie sur l’opacité et l’ambiguïté de leur programme nucléaire, et de ce fait, jamais ils n’accepteront une suspension des inspections et un dialogue qui mettraient un terme à cette opacité anxiogène. D’ailleurs Téhéran a immédiatement refusé l’offre d’ouverture : cette attitude deviendra de plus en plus indéfendable à mesure que les américains se montreront plus aimables, plus mielleux et affables comme Rice à Davos.

Au pays de Condy, tout n’est désormais que sourires et compliments.

Une impossible entente | Une entente avec les Etats-Unis marquerait pour eux la fin de leurs difficultés économiques provoquées par les sanctions américaines, cependant les mollahs ne veulent en aucun cas d’une entente globale et tous azimuts avec les Etats-Unis sur le modèle qui liait ces derniers au Chah d’Iran. Les mollahs sont les mieux placés pour savoir que les américains n’ont pas hésité à abattre cet allié pacifique car il leur fallait mettre en place une diplomatie de désordre fondée sur la confrontation entre les ethnies et les branches de l’islam.

De ce fait, les mollahs ne veulent pas permettre aux américains de venir implanter leurs réseaux en Iran. Ce qu’ils veulent c’est un partage du Moyen-Orient. Ils font languir l’administration Bush en préférant l’arrivée au pouvoir d’un certain Obama qui pourrait être porteur d’un projet d’entente plus conforme à leurs attentes.

Ils savent également que l’administration Bush n’envisage qu’une seule alternative de type chalabiste formée de séparatistes et qu’en l’absence d’une telle solution, les américains préfèrent les garder au pouvoir plutôt que d’envisager d’aider les partisans d’un état laïque et stable. C’est pourquoi les mollahs abusent de la situation et refusent les avances peu discrètes de Condy tout comme ils laissent courir toutes les offres d’entente qui leur parviennent beaucoup plus discrètement de la part de la finissante administration Bush.

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| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Décideurs : Condoleezza Rice |