L’inflation par les prix de l’énergie est un des moyens utilisés par les Américains dans leur stratégie pour créer et développer un certain désordre chez leurs adversaires et concurrents… »

Les prix du pétrole brut sont hautement spéculatifs, ce qui signifie qu’ils peuvent s’éloigner considérablement de leur cours normal résultant des coûts de production et d’une fiscalité admissible. Historiquement, ils fluctuent dans les $20 le baril. Les prix sont anormalement spéculatifs quand les cours dépassent $30 le baril. A plus de $80, les désordres se propagent partout dans le monde par l’intermédiaire des masses monétaires.

Les pays producteurs sont a priori gagnants avec un baril au dessus de $80, mais ce qui fait leur force apparente les affaiblit en réalité (c’est encore un avatar de la logique paradoxale…). En effet, ils utilisent des dollars provenant de la vente du pétrole (qui sont donc des ressources exogènes) pour les redistribuer en divers revenus intérieurs sans création supplémentaire réelle de richesses.

Résultat : l’augmentation de la masse monétaire est supérieure à ce qu’elle devrait être, ce qui fait diminuer la croissance du PIB réel : au lieu d’enrichir les nations des pays producteurs les prix élevés du pétrole (leurs richesses naturelles) les appauvrissent ! C’est paradoxal mais logique.

Les Iraniens en sont les premières victimes avec une augmentation de la masse monétaire de 40 % et une inflation supérieure à 20 % qui exacerbe les tensions sociales car les plus pauvres en sont les premières victimes et les plus riches, les mollahs et leurs affidés, sont de plus en plus riches.

Il en est de même dans les autres pays producteurs comme les Emirats Arabes Unis où la masse monétaire augmente de 20 % avec une inflation supérieure à 10 %, de 20 % au Venezuela et de 12 % en Russie.

Les pays importateurs de pétrole sont victimes eux aussi de l’inflation due aux prix trop élevés de l’énergie : dans la zone euro, la masse monétaire augmente de 12 % avec une inflation de 3,1 %, en Chine les chiffres correspondants sont de 18 % et de 6,5 %.

Les tensions entre les différents pays sont elles aussi exacerbées : le Turkménistan vient de couper l’approvisionnement en gaz de l’Iran ce qui aggrave la situation du régime des mollahs.

Les prix élevés de l’énergie se répercutent sur les prix des produits alimentaires par l’intermédiaire des prix des biocarburants dont le demande augmente.

Avec une augmentation de la masse monétaire M2 de 5,5 % seulement, les Etats-Unis sont dans une situation de force relative (avec de l’argent sain) par rapport au reste du monde qui est ainsi affaibli. Les Américains créent, gèrent et maîtrisent très bien cette stratégie du désordre mondial.

Ils en sont les grands ordonnateurs et finalement les grands bénéficiaires.

Par l’économiste Jean-Pierre Chevallier
[L’inflation est un combat monétaire disait fort justement Jacques Le Bourva. Bien entendu, cette stratégie du désordre qui est cyniquement défendue par tous les dirigeants américains, les Républicains comme les Démocrates, est condamnable. Je la dénonce et je la condamne totalement.]