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Iran : Les raisons de l’échec de Bush et de ses alliés arabes
20.01.2008

Pour Ahmadinejad, la tournée de Bush dans la région a été un « échec » car à peine achevée, les alliés arabes des Etats-Unis qui l’avaient accueilli, applaudi et salué, se sont empressés d’affirmer qu’ils étaient plutôt du côté de l’Iran. Cependant, si ce revirement est inéluctablement un échec, il n’est pas l’expression de l’échec de Bush mais celui des alliés arabes des Etats-Unis.



Dans un entretien accordé à la chaîne Al Jazeera, Ahmadinejad a affirmé que Bush « voulait semer la division entre les peuples de la région, mais sa tournée, qui était destinée à la société américaine dans le contexte de la prochaine élection présidentielle, n’a pas eu l’effet escompté ».

Le représentant du régime des mollahs fait bien de nous signaler la dimension médiatique de la tournée de Bush, sa propre intervention est aussi une opération de communication. Le régime des mollahs a attendu le revirement des alliés arabes des Etats-Unis avant de s’adresser par la voix du tonitruant Ahmadinejad et via Al Jazeera à des millions d’arabes ou de musulmans à travers le monde.

Cependant il n’y a rien eu de fortuit dans cet enchaînement entretien-revirements en cascade : le 15 janvier, un des principaux quotidiens nationaux iraniens, « Jomhuri Eslami » (ou République Islamique) a consacré son éditorial au ton très enflammé à l’accueil réservé deux jours plutôt par Cheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, le roi-président des Emirtats Arabes Unis, à George Bush.

L’éditorial s’adressait directement au roi-président de cette minuscule pétromonarchie bâtie entre autres sur les capitaux des mollahs qui y auraient investi 300 milliards de dollars pour faire de ce misérable caillou le principal centre d’affaires et de tourisme du Golfe Persique et l’endroit où il faut se montrer.

Dans l’éditorial, le journal islamiste iranien mettait en garde le Cheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan pour le sabre qu’il avait offert à Bush et pour son autre cadeau d’un million de dollars à un homme coupable d’avoir mis à feu et à sang l’Irak et l’Afghanistan. Pour ce quotidien proche du pouvoir, le plus choquant était le « silence des dirigeants de ce pays pendant que Bush, ce tueur de musulmans (sunnites), salissait la réputation de la république islamique d’Iran ».

Le dernier paragraphe où l’on pouvait lire ces commentaires commençait et finissait par le même avertissement : « ce comportement irrespectueux à l’égard de la république islamique d’Iran aura des conséquences très lourdes pour le Cheikh » [1].

Répété deux fois, l’avertissement sonne différemment. Dès le lendemain, un des frères du roi-président qui est également son ministre des affaires étrangères a adressé un message aux médias pour louer la qualité des relations entre les Emirats et l’Iran. La prudence des Emirats est compréhensible, Il suffirait de quelques bombes dans ce paradis pour riches pour que les jet setters, les piques-assiettes et les fournisseurs de luxe fassent leurs valises pour quitter ce pays et causer sa perte.

C’est là l’échec de la tournée de Bush. Cet échec est causé par l’existence de la république islamique d’Iran, un régime qui a accédé au pouvoir grâce au projet (Arc de la Crise) conçu à Washington. Ce projet conçu dans les années 70 consécutivement à la création de l’OPEP devait éliminer les fondateurs de cette organisation. En 1979, la révolution islamique devait se répandre comme une traînée de poudre dans le Moyen-Orient pour balayer aussi bien la république laïque de Saddam que la monarchie islamique de l’Arabie Saoudite. Son objectif était de balkaniser ces trois grands Etats pétroliers, afin de séparer leurs régions pétrolières en des mini-états (sunnites, chiites, kurdes – comme l’Irak 2007) et créer un magma d’états forcément hostiles entre eux et par conséquent, incapables de se fédérer pour défendre leurs intérêts pétroliers communs.

Le plus dramatique est qu’aujourd’hui encore, les arabes savent que Bush cherche à affaiblir les mollahs uniquement pour les pousser à un deal afin que ces derniers reprennent le rôle que leur avait consigné ce projet malfaisant. La situation pourrait même empirer en 2009, car son possible successeur Obama pourrait conclure une entente totale avec les mollahs !

Tel est le drame et l’échec permanent des alliés arabes des Etats-Unis : trop faibles pour se défendre et trop dépendants des Etats-Unis, ils sont pris entre le marteau et l’enclume, entre le protecteur qui veut disposer d’eux selon ses besoins géopolitiques et les mollahs qui espèrent demeurer au pouvoir par l’intimidation et le terrorisme.

C’est pourquoi, il est assez peu surprenant d’entendre le représentant de ce régime se féliciter d’un échec qui est en réalité celui de ses voisins et le constat de la faiblesse de toute la région. Le régime des mollahs reste le meilleur allié de ceux qui voudraient affaiblir la région pour la dominer.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + :
- Iran : L’insubordination arabe face à Bush
- (17 JANVIER 2008)

Et le problème dépasse les frontières du Golfe Persique : cette nécessité de la diplomatie américaine de conclure une entente avec les forces noires de la région est à l’origine de tous les échecs (arabes) de la région.

Les libanais qui sont les victimes des ingérences du Hezbollah en savent quelque chose. Il en va de même du conflit israélo-palestinien où les mollahs ont des agents extrémistes comme le Hamas pour faire échouer toutes les initiatives de paix par des attentats ou des intifadas improvisés.

Il est aujourd’hui impossible d’imaginer une nouvelle initiative de paix (comme celle d’Annapolis) sans avoir par avance éliminé le régime des mollahs qui finance le Hezbollah et le Hamas pour répandre le désordre.

Cependant, tous les présidents américains ont toujours séparé ces deux problèmes, car il y a toujours ce projet latent d’une entente pour reprendre le contrôle des mollahs dans le cadre du projet Arc de la Crise.

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| Mots Clefs | Décideurs : Bush |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Pays du Moyen-Orient |

| Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran |

| Mots Clefs | Terrorismes : Hezbollah |

| Mots Clefs | Terrorismes : HAMAS |

[1Editorial de Jomhuri Eslami | 15 Janvier 2008


روزنامه جمهوري اسلامي : پاسخ ياوه گوئي هاي بوش
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