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Iran : Effets indésirables des coupures de Gaz dans 18 grandes villes
03.01.2008

Comme chaque année, les iraniens doivent faire face à des coupures de gaz et d’électricité dues à l’insuffisance de capacité de production iranienne. Cette insuffisance est cette année aggravée par une rupture de livraison de gaz par le Turkménistan suite aux refus de Téhéran d’accepter un dédoublement des prix négociés en 2006 à 75 dollars les mille mètres cubes. Téhéran affirme que le gaz turkmène correspond à 5% de ses besoins, mais plus de 5% des villes iraniennes ont été touchées par les coupures ou fortes baisses du débit de gaz qui ont également des effets indésirables sur l’ordre public.



Sans doute la conséquence la plus dramatique est que les fours traditionnels des boulangeries iraniennes (qui ressemblent aux boulangeries marocaines) ne fonctionnent plus sans le gaz et les habitants de 21 villes concernées n’ont désormais ni gaz ni pain ! Outres les boulangeries, les restaurants sont en chômage technique et ne peuvent dépanner les habitants. Dans plusieurs villes, les habitants ont décidé d’acheter de la pâte à pain pour les cuire par leurs propres moyens dans des bûchers improvisés dans les cours des pavillons ou des immeubles. Les habitants abattent des arbres pour se chauffer ou pour cuire des aliments.

Hier nous vous avions fait écho des coupures de gaz dans les villes kurdes de Baneh (114,000 hab.), Saghez, Sanandaj (500,000), désormais il faut y ajouter dans l’ouest du pays 7 villes de la province de l’Azerbaïdjan occidental : Mahabad (174,000 hab.), Sardasht (50,000), Boukan (238,000), Naghadeh (77,000) et Piranshahr (72,000) et certaines parties de la ville de Rezayieh (644,000).

Dans la province de Mazandaran (centre nord) où les premières coupures avaient eu lieu, la situation est stable et Ghaem-shahr (400,000 habitants), Behshahr (72,000) et Sari (263,000) sont toujours privées de gaz. La province de Semnan qui se trouve au sud de Mazandaran est touchée au niveau de ses 3 plus importantes villes : Semnan (plus de 200,000 hab.), Damghan (plus de 120,000) et Shahroud (plus de 131,000).

Plus à l’Est, la province de Golestân a été touchée, mais aussi la province de Khorassan (qui jouxte l’Afghanistan) dans les villes de Kashmar (180,000), Khaf et Roshtkhar (qui produit annuellement 16 millions de tonnes de Safran).

On signale également des coupures de gaz dans certains quartiers pauvres de Téhéran. Mis à part le cas de la province du Sistan-Baloutchistan au sud-est de l’Iran, on peut désormais estimer que 60% de la partie nord du pays (les régions les plus peuplées) est touchée par ces coupures.

La livraison du gaz turkmène satisfait donc plus de 5% des besoins du pays, mais le régime est empêtré dans ses mensonges d’Etat et ne peut reconnaître l’insuffisance de sa capacité de production car ce serait reconnaître l’échec de la révolution islamique qui a ruiné le pays.

Pour consoler la population, un responsable du réseau de distribution de gaz conseillait hier aux iraniens de ne chauffer qu’une seule pièce de leur habitation afin de ne pas aggraver la situation. Il ignorait que 85% des iraniens vivent aujourd’hui en-dessous du seuil de pauvreté dans des logements d’une seule pièce.

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