L’homme travaillait à l’ambassade iranienne comme attaché consulaire et il avait pour mission d’entrer en contact avec une entreprise bavaroise spécialisée. Selon nos informations (datant de juillet 2007), cet homme avait été guidé dans ses recherches de fournisseurs par Hossein Moussavian, un ex-ambassadeur des mollahs en Allemagne qui avait été l’artisan du rapprochement entre Téhéran et Bonn.

Moussavian | En fait c’est sous sa direction, que les deux Etats ont formé des premières commissions diplomatiques communes dans les domaines du commerce, de la culture, des transports et même de la sécurité. Grâce à Hossein Moussavian, le volume des échanges commerciaux germano-iraniens a rapidement atteint les 10 milliards de marks (5,1 milliards d’Euros). HERMES, la société allemande d’assurance à l’exportation, a supprimé le plafonnement des échanges entre les deux pays et de 1991 à 1993, l’Allemagne a accordé 15 milliards de marks (7,7 milliards d’Euros) de crédit aux mollahs. En 1993, les dettes iraniennes avaient eu pour résultat l’annulation de tous les crédits internationaux accordés aux mollahs et déjà les américains exigeaient de leurs alliés de ne pas effacer la dette iranienne. L’Allemagne avait alors outrepassé cette demande américaine et avait accepté d’effacer la dette des mollahs en Allemagne : ceci avait ouvert le marché iranien aux Allemands, mais également provoqué une émulation parmi les autres créanciers internationaux du régime.

Moussavian a été l’intermédiaire du régime en Allemagne au cours de ces opérations qui ont sauvé le régime des mollahs d’un effondrement. Au cours de ces opérations, il a tissé un réseau incomparable de relations avec différents décideurs allemands. C’est pourquoi il avait été chargé plus récemment de faire plusieurs déplacements en Allemagne à titre personnel afin de se procurer des pièces pour des centrifugeuses auprès de la compagnie allemande MAN, l’un des principaux fabricants mondiaux de centrifugeuses.

Selon des rumeurs iraniennes, Moussavian aurait obtenu des facilités pour acheter ces pièces que Téhéran affirme fabriquer grâce à son savoir-faire nucléaire et l’ingéniosité de ses savants locaux. Ce soi-disant savoir-faire est inexistant et repose sur des pièces de contrebande achetées principalement en Allemagne. Il n’est pas possible de savoir si le gouvernement allemand était ou pas au courant de ces transactions, mais l’expulsion d’un diplomate qui a joué un rôle secondaire dans cette affaire est bien douteuse : visiblement Bonn souhaitait se débarrasser du personnage pour clore cette affaire.

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