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Nucléaire : L’Iran relance la crise par une rumeur de contamination
12.12.2007

Le rapport de dévaluation du programme nucléaire militaire iranien a réellement déplu aux mollahs. En effet, ce rapport a neutralisé leur arme des annonces nucléaires anxiogènes. Leur stratégie de négociations étant fondée sur l’utilisation des bluffs nucléaires ou militaires, les mollahs cherchent par tous les moyens à restaurer le principe de l’opacité de leur programme nucléaire. Certes, ils saluent le rapport, mais ils ont redoublé d’efforts pour donner l’impression qu’ils ont un programme nucléaire militaire non reconnu !



Ainsi, tout de suite après la publication du rapport, la première réaction de Téhéran avait été l’annonce de la décision d’activation de 50,000 centrifugeuses. Cette déclaration n’a pas suscité de réaction, les mollahs ont décidé d’aller plus loin.

Aujourd’hui, le soi-disant modéré Rohani, l’ex-responsable du programme nucléaire, a pris la parole pour affirmer que sous sa direction, le régime avait repris secrètement l’enrichissement. Ce même personnage avait tenu des propos similaires en 2005, mais à l’époque l’objet du désaccord entre les mollahs et la Troïka était la conversion d’uranium et pour relancer la menace, Rohani avait pris la parole pour affirmer que le régime avait relancé en cachette la conversion. En fait, c’est tardivement que nous nous sommes rendus compte que ces confidences et leur répétition en mars 2006 étaient délibérées pour participer à entretenir l’ombre d’une menace : c’est ce que nous appelons le bluff nucléaire du régime.

Parallèlement aujourd’hui, Ahmadinejad a redit son intention de disposer de 50,000 centrifugeuses et l’IRNA, principale agence de presse du régime, agence dirigée par les Pasdaran, a révélé que des traces de particules d’uranium enrichi de qualité militaire avaient été détectées le 15 septembre sur des équipements nucléaires appartenant à l’université technique de Téhéran. C’est un sérieux revers pour le fameux rapport concocté par Washington !

C’est bien étrange que ces particules d’uranium enrichi de qualité militaire apparaissent à ce moment précis alors que personne n’en parlait lors de la publication du rapport d’El Baradei !

Contre le rapport qui a trucidé leur stratégie de bluffs nucléaires, les mollahs ont sorti cette histoire de contamination récente et découverte à une date imprécise. Aussitôt, l’allié non déclaré des mollahs El Baradei a expédié une équipe à Téhéran pour tirer cette affaire au clair ! Ce monsieur est volontaire comme toujours pour amplifier les rumeurs que Téhéran diffuse pour entretenir l’incertitude sur son programme nucléaire.

Pour justifier le déplacement, l’AIEA a déclaré que la rencontre était prévue dans le cadre de l’accord entre l’Iran et l’AIEA adopté le 21 août. Ceci est factuellement faux car au moment de la signature de l’accord, les particules n’avaient pas encore été découvertes !

De plus l’accord prenait fin le 15 novembre avec la remise d’un rapport écrit par El Baradei, ce dernier devait attendre l’avis du Conseil de Sécurité pour savoir si le mandat de l’accord serait prolongé ou pas.

Mais après la publication par les américains d’un rapport de dévaluation du contenu du programme nucléaire iranien, El Baradei a décidé de son propre chef de reprendre les négociations sans attendre l’aval du Conseil de Sécurité. Autre curiosité de cette affaire : la décision de se rendre à Téhéran et le départ de l’équipe de l’AIEA ont été annoncés le 6 décembre, c’est-à-dire 6 jours avant l’annonce publique de l’IRNA sur ces particules contaminées !

Méthode suspecte | En publiant leur rapport, les américains ont porté un coup fatal à l’autorité du Conseil de Sécurité et El Baradei continue de faire n’importe quoi dans une totale opacité. Ainsi, l’équipe envoyée à Téhéran et présidée par le directeur chargé des opérations de sauvegarde Herman Nackartes rencontrera le représentant permanent de l’Iran auprès de l’AIEA dans ses bureaux au siège de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique d’Iran (OIEA) et non sur les lieux dits de la soi-disant contamination ! Il s’agit non pas de tirer cette affaire au clair, mais d’amplifier une rumeur conçue par les mollahs pour reprendre l’initiative de l’amplification de la crise.

Analyse politique | En réalité, la publication du rapport américain de dévaluation de leurs bluffs nucléaires a déstabilisé le régime qui dans l’urgence a réactivé tous ses plans B et même en ce moment, ne sait probablement lequel privilégier. Il court plusieurs lièvres en même temps : celui des étudiants qui demandent le rétablissement des relations avec l’Amérique comme celui de la reprise des bluffs nucléaires (cette contamination et les 50,000 centrifugeueses).

Il y a de l’incertitude chez les mollahs maîtres chanteurs, incertitude amplifiée par ce rapport qui a également révélé une volonté pressante de Bush d’arriver à une entente avant la fin de son mandat. Les mollahs hésitent désormais sur la méthode mais aussi sur le choix du partenaire : Bush ou son successeur.

Les paramètres se multiplient dangereusement : cela ne convient pas aux mollahs. Ils tenteront de reprendre la main en revenant à ce qu’ils maîtrisent le mieux : bluffs nucléaires sur fond de guerre des clans entre les ténors du régime (immédiatement identifiables pour les occidentaux). Un grand classique du régime qui permet d’embrouiller la vision afin de ne donner aucune piste exploitable aux américains.

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