Samedi, un porte-parole américain en Irak, le contre-amiral Gregory Smith, a déclaré que quatre membres d’une cellule armée chiite soutenue par l’Iran venaient d’avouer être les auteurs de l’attentat sur le marché à oiseaux et bestiaux, attentat à explosif qui a fait 15 morts et 56 blessés.

Dans l’analyse précitée, nous affirmions que le rôle et influence des mollahs en Irak avaient une seule unité de mesure : le nombre des morts et celui des attentats réussis. Selon notre analyse, tant que les américains refusent de reconnaître d’une manière implicite et officielle le rôle régional des mollahs, ces derniers seront dans l’obligation morale de maintenir leur soutien aux terroristes salafistes irakiens et devront trouver une solution pour stopper la décroissance de l’efficacité de leurs troupes sur le terrain.

Comme il était prévisible, les mollahs ont cherché à inverser la décroissance du nombre des victimes observée depuis 3 mois... dans l’espoir que les américains seraient amenés à se montrer plus attentifs à leur demande de reconnaissance. Ces derniers ont reconnu le rôle indirect de Téhéran dans cette affaire dans la droite lignée de leur politique irakienne qui espère une entente avec les mollahs et pour y arriver les met légèrement sous pression sans jamais franchir certaines limites ce qui rendrait politiquement incorrecte et impossible toute future entente.

Le rôle joué par les américains est complexe car ils doivent accuser sans accuser. En revanche, le rôle joué par Téhéran est plus clair : il s’implique dans le terrorisme et nie toute implication aussi bien pour éviter la rupture avec les américains que pour éviter d’être accusé par la rue arabe, terreau populiste du Moyen-Orient qui lui est utile pour ses revendications au nom de l’ouma.

Il y a eu un grand attentat, les Etats-unis ont accusé mollement Téhéran et les mollahs ont nié : c’est une rupture avec l’offensive de charme de la semaine dernière et un retour au statu quo qui la précédait.

Cependant, on ne peut conclure à une remise en question de l’accord pour une nouvelle rencontre restreinte entre les diplomates américains et iraniens à Bagdad. Les deux pays en ont besoin : les mollahs pour rester les principaux interlocuteurs régionaux des américains, et l’équipe Bush pour des raisons électorales comme pour avancer ses projets régionaux. C’est le retour du Statu quo des attentats commandités par les mollahs et des non accusation américaine.

Cette décision de retour à une politique de molle intimidation coïncide avec la décision américaine d’accorder un avantage aux syriens afin d’attirer cet allié des mollahs à une conférence dont ces derniers ont été exclus. Les américains oublient momentanément leur offensive de charme pour revenir à une approche qui table sur une hypothétique et très improbable coupure entre l’Iran et la Syrie.

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