« L’Iran est d’accord pour une quatrième session de discussions sur la sécurité en Irak avec les Etats-Unis, après avoir reçu une offre de Washington », a dit mardi le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki.

« L’ambassade de Suisse à Téhéran a transmis un message du gouvernement américain pour un nouveau round de discussions et la République islamique d’Iran, dans le cadre de sa politique d’aide au peuple irakien, a donné son accord », a dit Mottaki, à l’occasion d’une conférence de presse avec son homologue syrien Wallid Mouallem.

La date de ces entretiens, qui seront les quatrièmes à se tenir cette année, « sera annoncée bientôt », a dit Mottaki. De notre point de vue, les choses s’annoncent pas aussi évidentes car cette rencontre et l’enthousiasme affiché par Téhéran déplaisent à ses alliés chinois et russes.

Que sortira-t-il de cette rencontre éventuelle si les mollahs n’y renoncent pas sous un faux prétexte pour rassurer leurs alliés sino-russes ? Probablement rien, mais une remarque s’impose. Au sujet de l’Irak, les américains demandent régulièrement à négocier avec les mollahs et non avec les syriens ce qui dément catégoriquement les théories de certains pseudo-analystes qui expliquent l’insécurité en Irak par un conflit entre les sunnites et les chiites.

Effectivement, selon eux, il y aurait d’un côté, les milices chiites alliées à Téhéran et de l’autre les milices sunnites tantôt alliées à la Syrie et tantôt à l’Arabie Saoudite ! Mais au cours de ces derniers mois, jamais les américains n’ont convié les syriens ou les saoudiens à des rencontres sur la sécurité en Irak. En fait, le nom de l’Arabie Saoudite a été ajouté à la liste des pseudo-experts car la Syrie est l’alliée des mollahs et il leur manquait un coupable.

Deux critiques s’imposent. Ces pseudo-experts ont une vision sélective : ils oublient de mentionner que les mollahs soutiennent depuis plus de 28 ans toute sorte de mouvement terroriste y compris des mouvements marxistes sans oublier le champion d’islamisme sunnite le Hamas dont les dirigeants s’affichent à Téhéran. Ces « experts » (journalistes ou politiciens) cherchent uniquement à disculper les mollahs (et les rendre moins infréquentables). Cependant on se demande pourquoi ces mêmes brillants esprits d’analyses évoquent perpétuellement une reconnaissance du rôle régional de l’Iran et non pas des reconnaissances du rôle régional de la Syrie ou de l’Arabie Saoudite ? La question reste posée, mais le point fort des lobbyistes n’est pas la logique.

De même si les américains refusent une reconnaissance implicite et officielle du rôle régional des mollahs, ces derniers seront dans l’obligation morale de continuer leur soutien aux terroristes salafistes irakiens et devront trouver une solution pour stopper la décroissance de l’efficacité de leurs troupes sur le terrain. S’ils arrivaient à inverser la décroissance du nombre des victimes observée depuis 3 mois, les américains seraient amenés à se montrer plus attentifs à leur demande de reconnaissance.

C’est peut-être un signe car la courbe repart déjà à la hausse : Au 20e jour du mois d’octobre les américains avaient perdu 27 hommes et au 20e jour du mois de novembre, on pointe à 30. La guerre continue en Irak et ce sont des figurants américains ou des passants civils irakiens qui paient de leur vie ce bras de fer entre les mollahs et les américains.

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