Certes Steinmeier rassurait poliment ses hôtes Israéliens, mais il répondait en réalité aux propos tenus la veille à Paris par Nicholas Burns. Le sous-secrétaire d’Etat aux affaires étrangères avait laissé entendre que les partenaires commerciaux de Téhéran auraient beaucoup à perdre en cas de sanctions mais encore plus en cas de guerre.

« La position de l’Allemagne ne diverge pas de celle des Etats-Unis ou de certains autres pays européens. Si l’Iran refuse de fournir des réponses, nous devrons réfléchir à la possibilité de prendre des sanctions européennes », qui s’ajouteraient à celles imposées par l’ONU, a affirmé Steinmeier lors d’une conférence de presse avec son homologue israélienne Tzipi Livni.

L’Allemagne avait jusque-là toujours refusé une telle possibilité et Steinmeier lui-même s’était déclaré contre de telles sanctions. Cependant, il est clair que le message de Burns a été entendu et interprété comme une menace possible. L’Allemagne y a répondu pour calmer le jeu sans oublier de mettre sa réponse au conditionnel. L’un des repères conditionnels posé par Steinmeier est que l’Iran a jusqu’à la mi-décembre pour fournir des réponses sur son programme nucléaire.

Le délai accordé à Téhéran pour éclaircir les points douteux de son programme est en soi douteux : la date limite ne cesse de varier. En septembre 2007 au Conseil de Sécurité, on avait évoqué fin octobre, après on parla de mi-novembre et à présent on dit mi-décembre.

On dirait que les partenaires commerciaux de l’Iran et les amis des mollahs essaient de rallonger les délais accordés à Téhéran pour faire coïncider la date de l’examen des réponses soumises par les mollahs avec le début de l’hiver, frein naturel à des sanctions qui pourraient déclencher une nouvelle crise pétrolière.

Chacun promet ce qu’il peut et essaie de jouer sur la durée en espérant que le principal adversaire de l’Iran, c’est-à-dire les Etats-unis jettera l’éponge entre-temps et acceptera de revoir à la baisse ses exigences.

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