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Toute attaque contre l’Iran serait une attaque contre la Russie !
27.10.2007

L’Asia Times a révélé la proposition spéciale faite par Poutine à Khamenei pour régler la crise nucléaire iranienne. Cette proposition est la copie conforme de l’une de nos analyses quant à la nécessité vitale pour la Russie de son alliance avec le régime des mollahs. Mais le silence gêné de Téhéran qui n’a pas accepté cette proposition fort généreuse et très radicale confirme d’autres de nos analyses.



Selon Asia Times, Poutine a rencontré les hauts dirigeants iraniens pour les rassurer qu’ils s’opposeraient à toute attaque contre l’Iran. En guise de solution, Poutine était prêt à déclarer que toute attaque contre l’Iran serait une attaque contre la Russie. Mot pour mot, c’est la formule que nous avions utilisée en septembre 2007 après les déclarations de Kouchner quant à un possible bombardement de l’Iran.

Mais si son alliance avec les mollahs est d’une nécessité vitale pour la Russie, pour Téhéran il s’agit d’une alliance pour se donner le temps et les moyens de pousser à bout Washington et contraindre les Etats-Unis à un Deal selon les exigences de Téhéran.

La proposition de Poutine allait arrimer définitivement Téhéran à Moscou et l’éloigner de Washington, Khamenei a poliment accepté d’étudier cette proposition avant que le régime n’élude la question en prétendant qu’il ne s’agissait que d’une autre demande de suspension des activités nucléaires.

Téhéran ne désespère pas d’arriver à une entente avec les américains et le régime leur a même envoyé un dernier message très discret par l’intermédiaire de Hosseini, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères qui a déploré les coups manqués de la diplomatie américaines. Ce dernier a également rappelé aux américains que les mollahs avaient toujours la possibilité de les malmener encore plus en Irak.

C’est ce qui fait la difficulté dans cette crise iranienne. Les américains comme les russes veulent trouver une alliance pérenne avec les mollahs. Les européens aussi veulent préserver ce régime qui leur accorde des contrats pétroliers bon marché. Les chinois rêvent de s’installer au Moyen-Orient pour y grignoter des marchés énergétiques ou militaires. Ces 4 acteurs principaux veulent la même chose et sont concurrents, il n’y a pas d’alternative car aucun ne parie sur l’avenir qui doit appartenir au peuple iranien. Pour arriver à leur fin, chacun applique des vieilles recettes qui ne marchent pas entre caresses et intimidation.

Poutine est le seul à tenter des coups d’envergure, il a tenté une OPA sur la crise iranienne en faisant cette proposition spéciale, peu avant il était monté au créneau pour défendre les mollahs à Wiesbaden. A Téhéran, son OPA n’a pas fonctionné (bien que cette proposition existe désormais), il s’est rabattu sur une mini proposition qui interdit aux pays riverains de la Caspienne de prêter leur territoire pour l’attaque d’un des leurs. A l’annonce de cet accord de non-agression, nous avions diagnostiqué une tentative d’aligner ces pays sur sa politique de soutien à Téhéran. Ce sont des victoires au mérite, preuve d’une diplomatie cohérente.

La partie n’est pas finie et cette cohérence peut s’avérer payante car les américains continuent à faire des mauvais choix qui poussent Téhéran soit vers la Russie soit vers la Chine et ce uniquement parce qu’ils ne veulent pas renoncer à leur projet de remodelage du Moyen-Orient.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Les positions des différents acteurs de cette crise :
- Iran : Etat des lieux de la crise nucléaire iranienne
- (17 Septembre 2007)

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