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L’Iran, où ça réchaufferait entre les clans - décodages
26.10.2007

Ca ne chauffe que dans les rédactions car sur le plan politique iranien ce n’est que du réchauffé : le débat sur les dissensions internes du régime est relancé grâce à quelques journalistes proches du régime. L’article modèle est signé par Delphine Minoui. Selon elle, « la guerre des clans fait rage au sein du pouvoir », mais c’est elle et les experts [1] qu’elle consulte qui définissent les clans.



A chaque article, il y a plusieurs nouveaux clans, mais personne ne nous dit qui en sont les membres et quel était leur parcours dans d’autres clans avant d’en arriver à se retrouver dans un clan de « néo-semi-conservateurs-progamtico-modérés ».

Vu le nombre croissant des clans, il y aura bientôt, un clan par personne citée : c’est beaucoup de blabla pour ne rien dire. Ce titre racoleur du Figaro est vide de sens car l’auteur Delphine Minoui et les experts qu’elle consulte évitent le nom de Rafsandjani, l’homme le plus puissant du régime, aussi bien par ses pouvoirs constitutionnels que par son réseau personnel ou clan. Minoui cite également souvent Khatami, le modéré, mais oublie de nous préciser à quel clan il appartient !

Si le régime des mollahs se résume à une guerre des clans, ou encore à une soi-disant opposition entre les Pasdaran et les mollahs, comment alors expliquer le phénomène Khatami, le modéré sans clan ? Car dans aucun des articles de Minoui il n’existe de trace sur le clan et le réseau de Khatami.

La vérité est que cette Théorie de Clans est utile au régime : elle lui permet de faire ce qu’il veut et prétendre que telle ou telle action est l’œuvre de tel ou tel clan. Le régime (c’est-à-dire Rafsandjani) décide et met en scène, des pions (Larijani et Ahmadinejad) jouent leurs rôles et Minoui explique aux français ce qu’il faut comprendre.

Heureusement, nous vous l’avons dit à l’annonce de la soi-disant démission de Larijani : en remplaçant Larijani, le régime entendait relancer l’illusion d’une querelle interne. C’est d’ailleurs la méthode appliquée depuis des années ; chaque fois que le régime est coincé, face à des sanctions, il relance cette comédie pour laisser entendre qu’un jour des modérés reviendront aux affaires pour trouver un compromis sur le nucléaire !

Le problème est que les activités clandestines nucléaires en Iran ont débuté sous Rafsandjani, l’un des prétendus candidats du scénario de la modération et que la crise nucléaire a connu ses heures les moins modérées sous Khatami, qui fut le premier à déclarer que l’objectif du régime des mollahs était la maîtrise de la totalité du cycle nucléaire.

Même s’il s’avère aujourd’hui que les mollahs sont loin de l’objectif formulé dans ce slogan, l’insistance sur le droit à l’enrichissement est l’œuvre du soi-disant modéré. Ahmadinejad applique la même politique. C’est encore sous Khatami que le régime via Rafsandjani a exprimé pour la première fois l’objectif de raser Israël. Ahmadinejad suit un schéma établi par ses prédécesseurs. Il n’y a pas de clans qui divergent sur les objectifs et les slogans politiques, en revanche il y a des clans pour détourner les revenus de pétrole, du cuivre ou du sucre, des produits alimentaires, le marché de l’immobilier, le marché de la drogue ou encore celui de la prostitution.

Même si Minoui ne manque pas de virtuosité pour améliorer les CV de ces fameux modérés, le grand défaut de la Théorie des clans politiques est que ses membres sont d’accord sur tout : l’application de la charia, la soumission de la femme , l’égalité du mariage entre adultes et enfants, et bien sûr la nécessité de financer et armer le Hezbollah et le Hamas pour prendre en otage la paix au Moyen-Orient.

Mais Delphine Minoui, qui parle beaucoup des clans politiques à géométrie variable, ne parle jamais de ce partage mafieux de l’argent par des clans aux contours bien définis. C’est pourquoi elle reste à nos yeux l’attachée de presse du régime des mollahs : elle entérine la fausse théorie de divergences politiques, induit en erreur le Quai d’Orsay et permet au régime de garder sous silence ses forfaits mafieux. Ses seuls articles sociaux décrivent les soirées chics des rejetons du régime en robes de soirées made in Paris (lire ci-dessous en PDF) [2].

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur Delphine Minoui :
- Iran : Le dialogue à guichet fermé !
- (2 septembre 2007)

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : Delphine Minoui |

| Mots Clefs | Resistance : Lobby pro-mollahs en France et ailleurs ! |

| Mots Clefs | Institutions : Démocratie Islamique |

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[2Un article sociétal de Delphine Minoui

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(Re)belles du soir | Delphine Minoui | Le Temps | 23 octobre 2007