La crise nucléaire iranienne tire justement son origine des déclarations rebelles des mollahs et de leur refus d’autoriser les inspections. Et Téhéran ne peut pas autoriser ces inspections car elles permettraient de constater l’état des progrès nucléaires des mollahs. Or, ce sont nos manques de connaissances sur ce programme nucléaire qui nourrissent les craintes.

L’objectif des mollahs est de faire monter ces craintes à leur paroxysme pour créer les conditions d’un affrontement, il ne s’agit pas de provoquer la guerre mais une capitulation de l’occident (qui refuse une nouvelle guerre). Ce que veulent des mollahs est une reconnaissance du régime tel qu’il est, une reconnaissance de son rôle régional qui s’exerce via des milices comme le Hezbollah, le Hamas ou l’armée de Mahdi. En échange, Téhéran acceptera de renoncer à ses « mystérieuses activités nucléaires » que personne n’a jamais vues.

En résumé | Nous sommes toujours dans la configuration initiale de la crise : les mollahs veulent plus de délais, non pour fabriquer une bombe mais pour continuer leur bluff, amplifier la crise pour obtenir la contrepartie qu’ils demandent : une reconnaissance de leur rôle régional .

Nous le signalons régulièrement dans nos analyses : pour obtenir des délais, les mollahs utilisent leur alliance avec la Russie et la Chine qui se portent garantes d’un règlement par le dialogue. Mais aucune de ces deux puissances n’a envie d’être instrumentalisée pour que les mollahs arrivent à une entente avec les Etats-Unis. Depuis longtemps, les Russes proposent de prendre en charge l’enrichissement pour les mollahs, mais ces derniers refuseront toutes les offres car leur objectif n’est pas nucléaire mais géopolitique. Et pour parvenir à cet objectif, il n’ont qu’un seul et unique moyen : ne rien céder et continuer à insiter sur la poursuite des activités de l’enrichissement nucléaire.

Au moment où le responsable des négociations nucléaires affirmait que Téhéran était en train d’étudier l’offre de Poutine, le Guide Suprême de la révolution islamique, le nauséabond Khamenei déclarait que l’Iran poursuivrait son programme d’enrichissement d’uranium pour satisfaire les besoins du pays en énergie. Mais lesquels ? L’Iran n’a pas de centrale nucléaire pour utiliser ce combustible nucléaire. Qu’importe, l’objectif n’est pas d’être logique ou vraisemblable, mais de continuer à se montrer intraitable.

Même si le monde entier s’engageait à fournir gratuitement des centrales nucléaires à l’Iran, les mollahs refuseraient de céder. N’en doutez pas : les européens l’ont déjà proposé aux mollahs au cours de l’été 2006.

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