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Iran : Avec les mollahs, Poutine joue au Patron !
16.10.2007

Comme à Moscou la semaine dernière face à Nicolas Sarkozy, ce lundi à Wiesbaden face à Merkel, Poutine a encore affirmé son intention de ne pas soutenir l’adoption de nouvelles sanctions contre le programme nucléaire des mollahs. Ce soutien est la colonne vertébrale de la diplomatie Russe. Explications.



Poutine entend exploiter cette crise, mais aussi l’activisme islamique et terroriste du régime des mollahs pour désorganiser le monde, le Moyen-Orient, le marché petrolier, le Conseil de Sécurité et affaiblir l’Occident. Son allié dans ce domaine sera le temps, il doit donner du temps aux mollahs afin que ces derniers désorganisent le Moyen-Orient de l’Irak au Liban en passant par la Palestine. Poutine doit inviter le monde à la patience pour permettre aux mollahs d’amplifier la crise nucléaire pour que le prix de pétrole monte en flèche et avec ça, les revenus pétroliers Russes.

Mais, il y a toujours eu un problème : les mollahs ont toujours cherché à exploiter leur alliance avec la Russie, pour obtenir des délais, non pas pour satisfaire les objectifs de la Russie mais pour parvenir à une entente avec les Américains. Pire encore, ils ont sans cesse cherché à faire jouer la concurrence entre l’Europe et la Russie. D’ailleurs, c’est Ahmadinejad qui a invité Poutine à Téhéran pour mettre fin au blocage et pour trouver un accord sur le statut de la Caspienne. Comme nous l’avons écrit il y a un an et confirmé hier, Poutine ne soutient les mollahs que pour injecter de la zizanie dans les conflits régionaux : il fallait donc une mise au point avant son arrivée à Téhéran et le maître de Kremlin est parvenu à son objectif en y mettant la forme.

Poutine n’est pas allé à Wiesbaden pour écouter Merkel lui parler de la possibilité de nouvelles sanctions, il est allé en Allemagne pour faire son show. Et pour que l’on écoute, il a bien utilisé une rumeur diffusée par le Kremlin concernant un attentat le visant à Téhéran. Aujourd’hui, le personnage du jour été Poutine et personne n’a raté un seul mot de ce qu’il avait à dire.

« Faire peur aux dirigeants iraniens ou au peuple iranien, c’est sans perspective. Ils n’ont pas peur. Croyez-moi, on peut et on doit faire montre de patience », a déclaré Poutine lors de sa conférence de presse.

Pour ce qui est du peuple iranien, il n’aime ni les mollahs ni Vladimir Poutine, mais le point crucial de cette déclaration est que ce ne sont plus les mollahs qui disent ne pas avoir peur, mais Poutine qui a parlé à leur place non comme un porte-parole syndical mais comme un patron d’usine qui énumère les qualités de combativité de ses ouvriers. Poutine est allé à Wiesbaden pour trouver une grande tribune internationale pour défendre « ses mollahs » et bien leur faire comprendre qu’ils ont besoin de lui et doivent se monter reconnaissants !

Mais le contrat s’arrête là et n’y aura pas de supplément (comme l’achèvement de la centrale de Bouchehr). Tel est le message de Poutine à ses ouvriers : C’est moi le patron… Je parle en votre nom… Je me déplace chez vous, cette visite vous conférera une reconnaissance internationale car le Patron vous a fait l’honneur de sa présence… Point barre ! C’est moi qui déciderai quand la Caspienne devra avoir un statut juridique...

La patience, dont parle Poutine, sera sans doute plus nécessaire à l’occident dans ses relations avec Moscou qu’avec Téhéran. Poutine ne cédera rien aux mollahs en Iran, comme il n’a rien cédé à Sarkozy à Moscou et rien à Merkel à Wiesbaden et ce dans aucun des domaines abordés. Son objectif est de faire traîner les choses pour avoir tous ses adversaires à l’usure. Cet homme ne cède rien : il grignote du terrain millimètre par millimètre et ce grâce à « ses mollahs » qui désorganisent le monde à sa place.

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Pour en savoir + sur la place de l’Iran dans la diplomatie Russe :
- Iran : Kouchner se rétracte et s’aligne sur Poutine !

- (19 Septembre 2007)

Pour en savoir + sur les partisans du « dialogue avec les mollahs » :
- Iran : Etat des lieux de la crise nucléaire iranienne
- (17 septembre 2007)

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