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LE MONDE | Bernard Kouchner, choisi pour impulser de l’air frais, reste sous surveillance
08.10.2007

Daniel Vernet | 03.10.07 | Bernard Kouchner attendait plus le ministère des affaires étrangères que les diplomates du Quai d’Orsay ne l’attendaient lui. Il le leur a clairement laissé entendre lors de son intervention à la conférence des ambassadeurs à la fin août : « Nos routes se rejoignent enfin », a-t-il dit, avec ce mélange de vanité et de candeur qui fait son charme, aux éminences dont la plupart n’en étaient pas à leur premier ministre.



Dans le gouvernement comme dans l’administration dont il a la charge, M. Kouchner apporte d’abord une image. Il reste une des personnalités politiques les plus populaires en France. Il a une bonne réputation dans la presse étrangère et il bénéficie d’un accueil plutôt favorable dans un ministère qui passe traditionnellement pour conservateur, mais qui est conscient de ne pas avoir perdu au change.

Si le ministre s’est entouré de collaborateurs qui avaient été ses conseillers dans les divers postes occupés dans des gouvernements de gauche, il n’est pas tenu pour responsable des changements dans la hiérarchie du Quai dont sont victimes les « villepinistes ».

Le fondateur de Médecins sans frontières a imprimé sa marque sur les dossiers qui lui sont familiers. Le Darfour où son réflexe « bosniaque » le portait à vouloir créer des corridors de sécurité, le Liban, les droits de l’homme en Russie, où il a innové en rencontrant publiquement les ONG en butte aux tracasseries de Vladimir Poutine…

« GLISSEMENT ATLANTISTE »

Il bouscule la routine diplomatique, quitte à commettre des imprudences de langage, comme sur l’Iran. Mais Nicolas Sarkozy l’a choisi justement pour sa capacité à faire passer un courant d’air frais dans un milieu que le président ne tient pas en grande estime.

Le « glissement atlantiste » inquiète les partisans de la politique étrangère traditionnelle de la France, de même qu’une possible inflexion de la position de Paris sur le conflit israélo-palestinien. Mais, là encore, ces évolutions reflètent plus la volonté de M. Sarkozy que la marque du ministre des affaires étrangères.

Pour se prémunir contre tout risque de dérapage, M. Sarkozy n’en a pas moins placé quelques verrous aux endroits stratégiques. Son conseiller diplomatique, Jean-David Levitte, qui dirigera le futur Conseil national de sécurité, est la véritable tour de contrôle de la politique extérieure. Son action est relayée au Quai d’Orsay par Philippe Etienne, un autre diplomate chevronné, choisi pour diriger le cabinet de M. Kouchner aux dépens d’un ami du ministre.

Le président garde ainsi la possibilité d’arbitrer entre deux conceptions de la politique étrangère, l’une plus réaliste imposée par les faits, l’autre plus soucieuse de faire bouger les lignes.

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Quand Bernard Kouchner échappe à la surveillance de Jean-David Levitte :
- Iran : Le pschitt change de mains !
- (6 octobre 2007)

| Mots Clefs | Décideurs : Kouchner |

| Mots Clefs | Décideurs : Sarkozy |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : France |