Iran : El Baradei se dérobe
04.10.2007
Nous vivons à l’ère des communiqués médiatiques. Au lendemain du report des sanctions, les mollahs lançaient un appel pour mettre en garde contre ceux qui ne voudraient pas leur faire confiance, laissant entendre qu’ils pourraient se montrer peu coopératifs en guise de représailles. Les intéressés n’ont pas réagi. Les mollahs en ont conclu qu’ils pouvaient aller plus loin et Larijani, le responsable des négociations nucléaires, a déclaré dans un entretien accordé au Financial Times qu’ils attendaient les propositions de l’Europe alors que c’est aux mollahs d’en faire à l’Europe en autorisant des inspections des locaux atomiques. En réponse à cette dernière provocation, El Baradei, le négociateur officiel des adversaires des mollahs, a répondu dans un entretien accordé au Financial Times. Comme s’il ne pouvait pas faire une déclaration officielle pour rappeler les mollahs à l’ordre !
En réponse à la provocation de Larijani et ce retour à des discours stériles de la part de Téhéran, El Baradei a déclaré que l’Iran devait fournir des détails sur son programme nucléaire avant fin novembre, promettant un « retour de flamme » en cas de non-respect du calendrier.
Quand une nouvelle sanction a été reportée, il était question d’une résolution en novembre, désormais c’est la date limite d’une réponse de Téhéran qui est fixée au 22 novembre ! Nous avons toutes les raisons de croire que de vraies sanctions sont remises à une date plus qu’incertaine car selon El Baradei, il suffirait au régime des mollahs de montrer qu’il agit « de bonne foi et avec de bonnes intentions ».
« J’ai dit aux Iraniens : c’est un test décisif. Vous vous êtes engagés à coopérer. Si vous ne le faites pas, personne ne pourra vous soutenir », a-t-il précisé. Et c’est sans doute lui qui se réserve le droit de juger de la valeur de ce test et la nécessité de continuer ce dialogue sans fin.
En réalité, en répondant via le quotidien préféré des mollahs lu par les hommes d’affaires Européens, El Baradei a choisi de ne pas répondre via une voie officielle. Il y a une importante raison à ceci : El Baradei expliquait sa gestion. Il s’est dit « surpris et inquiet » que de nombreux médias aient osé imaginer qu’il avait aidé les mollahs à trouver un moyen pour contrer une nouvelle résolution.
C’est l’ère des communiqués non-officiels, des justifications médiatiques et bruyantes pour masquer une totale absence de réactions officielles face à Téhéran. L’ère des demi-avertissements non-officiels inaugurée devinez par qui.
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