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Irak – USA : Une communication fumeuse face au Congrès
12.09.2007

Il y a une semaine, le Congrès Américain recevait le Rapport Jones concocté par un éminent général américain et 20 autres militaires où il n’y avait pas un mot sur l’ingérence des mollahs en Iran. Mais depuis hier, Ryan Crocker, le représentant de l’administration Bush en Irak a affirmé devant les mêmes élus que l’Iran, c’est-à-dire le régime des mollahs, serait le grand gagnant d’un retrait des troupes américaines de l’Irak. Pourtant, la veille de cette déposition, le même Ryan Crocker avait reçu le représentant des mollahs pour parler de la sécurité de l’Irak. La politique américaine en Irak est bien changeante quand il s’agit de définir le rôle joué actuellement par l’Iran.



Il y a eu incontestablement un flou délibéré sur le rôle joué actuellement par l’Iran dans la déposition de Ryan Crocker devant les commissions réunies des Forces armées et des Affaires étrangères de la Chambre des représentants.

« Un Irak tombé dans le chaos ou la guerre civile inciterait les États voisins à intervenir, tous voyant leur avenir fondamentalement lié à celui de l’Irak… Il est évident que l’Iran serait le grand gagnant, et qu’il pourrait consolider son influence sur les ressources, voire le territoire de l’Irak », a déclaré Crocker rappelant que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad s’était déclaré prêt il y a quelques semaines à « combler le vide » que laisseraient les États-Unis en Irak.

Le problème est toujours le même : les responsables américains continuent à parler d’une menace iranienne sans définir et reconnaître le rôle actuel joué par les mollahs en Irak. Ce rôle est de financer les groupes djihadistes salafistes comme Al Qaeda (qui ne sont ni chiites ni sunnites) pour contrôler le chaos en Irak et se poser en arbitre de la situation. Cette réconciliation entre sunnites et chiites autour d’un idéal révolutionnaire islamiste est l’une des réussites du régime des mollahs et l’on en voit un exemple avec l’union sacrée entre le Hamas sunnite et le Hezbollah chiite.

Au nom d’une opposition chiite-sunnite qui n’a pas sa place dans le chaos irakien et dans la vision globale des mollahs, les Américains continuent de séparer l’Iran (qualifié de chiite) d’Al Qaeda Irak (qualifié de sunnite). Cette distinction a une origine politique. Les Américains désirent conclure une entente régionale avec des Chiites et garder le vocable « Al Qaeda » pour désigner les auteurs de tous les actes terroristes islamistes. Le profil de « nébuleuse » assigné à « Al Qaeda » en fait le coupable idéal et insaisissable. Dès lors que les Américains refusent de reconnaître les liens entre le régime des mollahs et divers réseaux d’Al Qaeda en Irak ou au Maghreb, toute déposition devant le Congrès devient illogique et floue et se résume à de la communication.

C’est ainsi que Crocker a pu affirmer que le retrait pourrait provoquer une consolidation de l’influence de l’Iran sur tout le territoire irakien ! Alors que selon la définition américaine, l’Iran exercerait actuellement une influence partielle sur les chiites irakiens : Où est donc passé le maléfique et surpuissant Al Qaeda qui, selon les Américains, tient tête aux chiites ? Plus loin, le flou gagne en épaisseur et Crocker se contredit encore en affirmant que le retrait contribuerait à la restructuration d’Al Qaeda qui pourrait être utilisé pour lancer des opérations régionales et internationales… La sentence est floue : on ne sait pas qui lancera ces opérations : les mollahs chiites ou leurs soi-disant adversaires « sunnites » d’Al Qaeda. Crocker sait que les deux groupes ne font qu’un, mais il est mandaté pour rendre flou certains détails et insister sur d’autres.

Même la déposition du Général Petraeus relève du domaine de la communication reformatée car ce dernier n’a rien dit des différents rapports (militaires ou des services secrets) reconnaissant les liens entre les mollahs et Al Qaeda Irak. Il s’est contenté d’insister sur les liens entre les mollahs les milices chiites [1] pour appuyer les conclusions fumeuses de Ryan Crocker.

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Pour en savoir + :
- Iran : Les sources vives du Vide Irakien
- (30 Août 2007)

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[1Insister sur les liens entre les mollahs les milices chiites | Selon Petraeus, « il apparaît de plus en plus évident que l’Iran cherche à transformer les milices irakiennes en une force semblable au Hezbollah, afin de servir ses intérêts et de mener une guerre par procuration contre l’État irakien et les forces de coalition en Irak »…

La veille de cette double déposition, Michael McConnell, le directeur du renseignement américain, avait préparé le terrain en adressant un témoignage écrit au Sénat du Congrès américain pour affirmer que le Hezbollah pourrait dans les années à venir organiser des attentats contre les Etats-Unis hors des Etats-Unis mais aussi sur le territoire américain. Tout en précisant que selon l’analyse des services spéciaux américains, la « nébuleuse Al Qaeda » resterait la « menace la plus grave » pour les Etats-Unis dans un avenir prévisible.

- Témoignage où, évidemment, il n’est nullement question de passerelles entre le Hezbollah et al Qaeda ! |