Accueil > News > Iran : Chery automobile utilisée pour du blanchiment d’argent



Iran : Chery automobile utilisée pour du blanchiment d’argent
10.09.2007

Le site china-roots.com a signalé la création d’une co-entreprise formée entre le constructeur chinois Chery Automobile, le plus grand constructeur iranien Iran Khodro et une société canadienne du nom de Solitac. L’affaire ne se résume pas à une sorte de délocalisation de la Chine vers l’Iran pour chercher une main d’œuvre moins cher qu’en Chine : l’affaire est plus complexe et cache en réalité un mécanisme de transfert de capitaux.



370 millions de dollars US ont été investis par les trois parties (Chery 30%, Iran Khodro 49%, Solitac 21%). Le projet doit se concrétiser en juin 2008 et le plan prévoit une capacité de production de 200,000 unités : chiffre d’affaires espéré 1 milliard 200 millions de dollars.

Le problème est Solitac, présenté par certains cas comme une société d’investissement et de négoce, mais enregistrée au Canada comme équipementier automobile. Au moment de l’annonce, Marcus Gee, un journaliste canadien spécialisé dans les affaires internationales, a été surpris en lisant la nouvelle car il n’avait jamais entendu parler de Solitac.

Marcus Gee a voulu en savoir plus sur cette société de 5 employés qui avait réussi le joli coup de convaincre les chinois à aller investir des centaines de millions de dollars en Iran afin de produire une « mini auto » pour concurrencer la Renault Logan sur un marché saturé.

Gee a vite déchanté car son même ami Gerry Fedchun, le très bien informé responsable de l’association canadienne des équipementiers automobiles (APMA), ne connaissait pas Solitac. Il n’y avait aucun profile financier consultable et aucun des 5 employés annoncés par le site de Solitac n’était joignable… Le siège semblait vide : pas une secrétaire ni même un standardiste pour lui répondre. La seule piste trouvée par Marcus Gee fut un nom enregistré sur la boîte vocale vers laquelle étaient redirigés les appels vers Solitac. Cette boîte vocale était celle d’un certain Hossein Bavafa, un ingénieur iranien résidant au Canada, président de Solitac.

Le journaliste canadien n’a évidemment jamais reçu de réponse de la part de Hossein Bavafa ou de quelqu’un de sa mystérieuse et obscure société basée au Canada. Il s’est donc adressé aux deux autres bureaux de Solitac : l’un est situé à Pékin, l’autre à Téhéran. C’est là qu’il a finalement trouvé un interlocuteur qui lui a demi-mot avoué que les 78 millions de dollars étaient investis par un équipementier iranien (qui voulait garder l’anonymat) et que l’apport de Solitac était son « savoir faire » !

« savoir faire » : mini auto & maxi profit | De nombreux « hommes d’affaires » (ou femmes d’affaires) iraniens ont acheté des sociétés au Canada, aux Etats-Unis ou en Europe. Ces sociétés servent à des transferts d’argent et permettent aux mollahs de blanchir de l’argent iranien, d’effacer la provenance des capitaux pour les réinvestir dans des affaires commerciales, du lobbying ou encore du terrorisme.

Solitac sera bientôt en possession d’importants bénéfices (21% du chiffre d’affaires de la co-entreprise Solitac-Chery-Iran Khodro) : Au moins 252 millions de dollars vont chaque année atterrir sur les comptes bancaires de cette société fântome... l’une des multiples interfaces du réseau de blanchiment et transferts de capitaux iraniens vers des destinations introuvables.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Chine |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Canada |

Sur une photo de la signature de l’accord entre les trois entreprises, on voit deux visages iraniens dont l’un pourrait être celui de Hossein Bavafa (qui a obtenu un diplôme d’ingénieur d’une très bonne université iranienne une dizaine d’années avant la révolution islamique, d’après ce détail, Bavafa serait l’homme aux cheveux gris).