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Iran : La mafia pétrolière de Rafsandjani tourmente Total
01.09.2007

Selon le quotidien Le Monde, l’enquête ouverte fin 2006 à Paris, sur les activités du groupe pétrolier Total en Iran entre 1998 et 2003 prend une tournure internationale. A Londres, chez les avocats de la compagnie pétrolière iranienne, les enquêteurs ont trouvé un contrat engageant Total à financer des personnalités iraniennes et bientôt à Dubaï, ils chercheront à comprendre les mécanismes de ce financement aux allures de corruption.



Le juge d’instruction chargé des investigations, Xavière Simeoni, se rendra en septembre aux Emirats Arabes Unis pour entendre les responsables d’un sous-traitant de Total à propos de 40 millions dollars de versements effectués vers des personnalités iraniennes pour obtenir un contrat d’exploitation d’un important champ gazier iranien (Pars Sud).

Dubaï est le centre des affaires des mollahs. 13 vols quotidiens relient la capitale des Emirats Arabes Unis à Téhéran. D’après les chiffres, fin 2006, les « avoirs cumulés » des iraniens se chiffraient à 300 milliards de dollars US détenus par quelques 400.000 iraniens dont un nombre important vit et s’est établi à Dubaï. Toujours d’après cette étude, quelque 7000 sociétés dépendant de la république islamique ont un bureau à Dubaï.

Toutes les affaires se traitent à Dubaï via des sociétés écrans : la capitale du blanchiment d’argent des mollahs… Les mollahs y achètent des produits destinés au marché noir iranien et de grandes compagnies occidentales font affaires avec le régime dans une totale clandestinité et opacité. C’est le cas de Total qui avait versé 40 millions de dollars de pot-de-vin à une société suisse qui oeuvrait pour ce que l’on appelle la Mafia pétrolière de Rafsandjani. Les fonds avaient été par la suite transférés vers des comptes basés à Dubaï. A cette époque, Akbar Hashemi Rafsandjani était le président du régime des mollahs et c’est son fils Mehdi Hashemi qui a bénéficié du transfert de la société suisse, Baston Limited.

Mehdi Rafsandjani a également été mêlé à une affaire de pot-de-vin payé par le pétrolier norvégien Statoil à une société basée à Londres.

Rafsandjani est le demi-frère de Khomeiny et depuis la mort du fondateur de la république Islamique, il est le véritable patron du régime [1] sans nécessairement être « officiellement aux commandes » [2], car il a le réseau le plus vaste au sein du régime.

Rafsandjani est considéré comme le patron de la mafia iranienne du pétrole. Cette mafia vend le pétrole iranien à des prix très bas par rapport aux cours, mais les barils sont vendus à des intermédiaires qui les revendent à d’autres intermédiaires, chacun facture des services et plusieurs études en tout genre et au final, les intermédiaires de la mafia de Rafsandjani empochent des sommes impressionnantes qui sont reversées au grand patron.

Une des techniques de vente est le Buy-Back ou prévente. En soi, ce système n’a rien de désavantageux, mais il est détourné par la mafia Rafsandjani pour n’enrichir que les intermédiaires : les intermédiaires sous-estiment les capacités des gisements, mais en échange ils obtiennent des commissions sur les capacités réelles des gisements. Un autre système est celui des subventions accordées par le régime pour développer des activités pétrolières. Dans certains cas, ces techniques permettent aux mollahs de financer leurs lobbyistes basés à l’étranger qui se font passer pour des experts pétroliers.

Il est difficile de rejeter la faute sur Christophe de Margerie, le PDG de Total. Ce système mafieux a été instauré par Rafsandjani et c’est la direction de Total qui en paiera le prix.

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Total en Iran :
- Iran : Total cherche à rassurer les mollahs, les mollahs à rassurer les milices
- (12 mai 2007)

Mafia pétrolière de Rafsandjani :
- Iran – Total : Identité et bio du suspect iranien
- (20 décembre 2006)

Technique de changement de nom de famille !
- Iran : Lumière sur un des réseaux des mollahs en France

- (22 mai 2007)

| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

| Mots Clefs | Enjeux : TOTAL |

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Mollahs & co : Rafsandjani |

| Mots Clefs | Resistance : Le Lobby Rafsandjani en France |

[1Le véritable patron du régime Le 6 octobre 2005, Rafsandjani, chef du Conseil de discernement et la plus haute instance d’arbitrage et de décision de la République Islamique, a renforcé ses pouvoirs avec la décision du Guide suprême de lui déléguer un rôle de contrôle du Gouvernement, du Parlement et de la justice.

Désormais, le Conseil de Discernement vérifiera également la bonne application par les trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire du quatrième plan quinquennal, adopté par l’Assemblée Islamique. Il continuera à prendre en charge aussi les tâches initiales : les grandes politiques du régime et le programme de développement de l’Iran dans les vingt prochaines années, qui ont été élaborées par ce même conseil. la mollacratie expliquée |

[2Officiellement Khamenei est un adversaire politique de Rafsandjani, mais en réalité il est son pion : À la mort de Khomeiny, les hauts responsables du régime se sont réunis pour décider de sa succession. Peu avant sa mort, Montazéri avait été écarté par Khomeiny, mais il restait le plus qualifié d’entre tous. Certains penchaient pour une solution différente et voulaient créer un Conseil (de trois ayatollahs) qui assumerait le rôle du Guide de la Révolution. Rafsandjani a falsifié avec l’aide d’Ahmad, le fils de Khomeiny, un testament dans lequel Khomeiny avait nommé comme son successeur Khamenei. La participation d’Ahmad a été décisive car ce dernier était le secrétaire particulier de Khomeiny. Khomeiny dictait ses ordres et Ahmad transcrivait : ainsi la totalité des documents attribués à Khomeiny vers la fin de sa vie avaient été rédigés de la main même de son fils Ahmad. Hojjat-ol-Eslam Rafsandjani (il n’est pas ayatollah) et Ahmad ont rédigé « le nouveau testament » au moment même où on s’acheminait vers la Création du «Conseil à trois». Le texte stipulait que le fondateur de la République Islamique avait choisi Khamenei. Ce qui fit clore les débats et plaça un homme mou du giron de Rafsandjani à la fonction suprême de la république des mollahs.