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Iran : Les sources vives du Vide Irakien
30.08.2007

Après des déclarations américaines anormalement optimistes quant à la nécessité d’avoir un dialogue avec les mollahs au sujet de l’Irak, les indices sont à nouveaux dans le rouge. Les mollahs ont intensifié leur ingérence terroriste en Irak, ils cherchent même à provoquer un conflit armé en tirant des obus sur le Kurdistan irakien, et Ahmadinejad, l’agitateur attitré du régime, a promis de combler le vide laissé par le départ des troupes américaines. | Décodages



Même s’il y a une part de provocation dans les propos d’Ahmadinejad qui parle au nom du régime, on peut préciser que le vide Irakien existe et qu’il est déjà comblé par le régime des mollahs. Quand les Etats-Unis ont accepté de négocier avec les mollahs un retour au calme en Irak, ils ont de facto reconnu l’occupation iranienne du vide irakien, un vide qui sera aggravé avec le départ des troupes américaines.

La situation a eu un précédent : Le Liban, Beyrouth. Le 23 octobre 1983 , les Pasdaran ont commis un double attentat contre les paras français de la force multinationale et contre les marines. Les mollahs ont comblé le vide pour devenir un arbitre des jeux politiques dans ce pays voisin d’Israël.

Les Américains ont plié bagage et ont laissé le Hezbollah faire proliférer les réseaux des mollahs au Liban. Ces évènements ont eu lieu en pleine guerre Iran-Irak, où les Pasdaran avaient les plus grandes peines à vaincre l’armée irakienne, plus petite que l’armée iranienne et moins bien équipée. La force du régime des mollahs n’est pas militaire mais terroriste. Le projet d’ingérence des mollahs n’est pas militaire : il n’y aura pas d’invasion et d’occupation, mais il s’agit de répéter le modèle Libanais.

Aujourd’hui, le Hezbollah s’oppose à la division du Liban en trois régions ou zones car sa mission est d’être le facteur du chaos dans un pays qui aspire à la sécurité et à la prospérité. Il en sera de même en Irak, où les mollahs ne profiteront pas du départ des Américains pour envahir un voisin qui ne se laissera pas faire mais pour avoir des pions inspirés du modèle Hezbollah qui maintiendront l’Irak dans un état de semi chaos, état impropre à satisfaire les intérêts géopolitiques Américains (et Occidentaux) dans la région.

Le problème est que la diplomatie américaine est persuadée que ses intérêts seront satisfaits par une entente régionale avec l’Etat qui contrôle le chaos. D’un point de vue cynique, c’est une réalité indéniable car aujourd’hui le régime des mollahs a la possibilité de se poser en arbitre de tous les conflits régionaux du Proche-Orient à l’Asie Centrale. L’Amérique, qui est qualifiée de puissance impérialiste et dispose de troupes indésirables sur les terres d’Islam, envie ce contrôle régional invisible et a tout mis en œuvre pour forcer les mollahs à devenir ses alliés, mais ça ne marche pas.

Pour harceler les mollahs et les forcer à accepter cette alliance, les Etats-Unis font pression sur le régime via des crises de substitution limitées et réglables par des négociations. La crise nucléaire en est un exemple. Cette situation ravit les mollahs. L’Amérique fait leur publicité auprès de leurs fans islamistes en leur accordant des capacités nucléaires qu’ils n’ont pas. En revanche les Américains ne dépassent pas certaines limites. Par exemple : malgré des éléments dont ils disposent depuis 1996, les américains ne cherchent en aucun cas à établir un lien entre les mollahs et Al Qaeda : une telle accusation rendrait le régime des mollahs infréquentable donc impropre à une alliance stratégique.

Le vide irakien est le résultat de cette diplomatie désastreuse. Il est soutenu par l’inefficacité du gouvernement irakien à rétablir l’ordre ou défendre la patrie contre une agression étrangère. Ce vide sera creusé par le départ des troupes américaines qui sont les seules qui résistent sur le terrain militaire. C’est dans ces conditions que le président Sarkozy a appelé à définir « un horizon clair » concernant le retrait des troupes étrangères d’Irak (c’est-à-dire les seuls remparts contre le vide absolu – le chaos). Tout contribue à renforcer le vide irakien.

Débacle | Après le départ des Américains, l’Irak ressemblera au Liban, mais le Liban n’a pas de pétrole. Les sources vives du Vide Irakien sont connues, mais ses conséquences à venir dépasseront l’entendement car les mollahs ne sont pas les seuls qui combleront ce vide, il y aura dans leur sillage, leurs alliés terribles les Russes qui rêvent de bâtir le plus grand empire énergétique du monde.

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Crises de substitution irano-américaines :
- Iran : Affaire Esfandiari, un signe d’apaisement global
- (22 août 2007)

| Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran |

| Mots Clefs | Mollahs & co : Ahmadinejad |

| Mots Clefs | Terrorismes : Ingérence des mollahs en Irak |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : IRAK |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Enjeux : Offensive énergétique Russe |

Pour en savoir + sur l’offensive énergétique Russe :
- Iran-Russie : L’OTAN craint un chantage énergétique
- (15 novembre 2006)